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Libération
Lutte climatique

COP28 : l’ONU rendra publique la liste des participants et leurs liens éventuels avec les lobbys fossiles

La liste des participants aux COP sera désormais intégralement rendue publique pour lutter contre la présence grandissante des lobbys des énergies fossiles, annonce l’ONU ce mercredi 2 août.
Des affiches représentant Sultan al-Jaber, qui présidera le prochain sommet mondial des Nations unies sur le climat à Dubaï, sont affichées à un arrêt de bus à l'extérieur de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique à Bonn, en Allemagne, le jeudi 8 juin 2023. (Martin Meissner/AP)
publié le 2 août 2023 à 18h29

En attendant un grand ménage dans ses invités aux conférences sur le climat, l’ONU promet plus de «transparence» sur les participants aux COP, ces grands raouts où le futur de la planète est décidé. Alors qu’approche la prochaine COP28 qui se tiendra en fin d’année à Dubaï, les ONG dénoncent la présence toujours plus importante de lobbyistes des énergies fossiles lors de ces événements.

La liste des participants aux conférences de l’ONU-climat sera désormais intégralement rendue publique, annonce l’Organisation des Nations unies ce mercredi 2 août. Jusqu’à présent seuls les noms des membres de délégations officielles et des observateurs étaient divulgués. Les participants devront également préciser leur «affiliation» et leur relation précise, y compris financière, avec l’entité dont ils dépendent. Ils pourront refuser de donner des détails mais ce refus sera indiqué sur la liste des participants.

Des participations «diversifiées»

Le but est «d’augmenter la transparence» alors que «ces dernières années le nombre de participants a augmenté régulièrement et que les objectifs de leur participation se sont diversifiés», explique la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique sur son site. «Cette décision de l’ONU est une première étape pour protéger les discussions climatiques les plus importantes du monde de l’influence toxique des gros pollueurs», salue Alice Harrison, de l’ONG Global Witness. «Cependant nos investigations montrent que des délégués liés aux énergies fossiles vont continuer à rentrer à la COP par la grande porte effrontément», a-t-elle ajouté.

Les ONG se sont alarmées de la présence toujours plus massive de lobbyistes liées à l’industrie des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) lors des COP, ces grandes conférences annuelles sur le changement climatique. Elles en avaient dénombré des centaines pendant la COP27 en 2022 en Egypte, notant une hausse de 25 % sur un an, et craignent un nouvel afflux pour la COP28 en fin d’année aux Emirats arabes unis, gros producteur d’hydrocarbures.

L’enjeu est de taille : la présidence émiratie attend plus de 80 000 délégués et plus de 5 000 journalistes, près du double par rapport à la COP27. «Les négociations climatiques de l’ONU doivent être fermées à triple tour contre l’influence des entreprises qui sont les plus coupables d’avoir poussé notre planète au point d’ébullition», martèle Alice Harrison.