Que se cache-t-il derrière le mystérieux mot anglais unabated, devenu omniprésent dans les négociations climatiques ? Et derrière son corollaire désormais démasqué, les technologies de captage du carbone, promues par la décision finale de la COP28 de Dubaï adoptée mercredi ? Ne serait-ce pas l’entourloupe du siècle, une idée de génie des industriels des énergies fossiles et des pays producteurs pour continuer à extraire du pétrole, du gaz et du charbon en affirmant – à tort – que la catastrophe climatique peut ainsi être évitée ?
Certes, pour la première fois dans l’histoire des COP, la décision finale de Dubaï mentionne les énergies fossiles, de très loin les premières responsables du réchauffement climatique (elles représentent plus de 75 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre). Mais c’est pour mieux leur ouvrir la porte. Exit l’objectif de «sortie» des fossiles, pourtant indispensable pour rester sous la barre de +1,5 °C de réchauffement. Le document se contente d’appeler les Etats à contribuer «chacun à sa manière» à des «efforts globaux» pour engager une «transition hors des énergies fossiles» (via notamment des «énergies de transition», donc du gaz fossile… première ruse). Ces «efforts globaux» concernent notamment «l’accélération