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Climat

COP29 : un projet de texte sur la table mais toujours pas de compromis à la veille de la fin du sommet

Au terme de longues négociations, les états rassemblés à Bakou jusqu’au vendredi 22 novembre à la conférence annuelle sur le climat rejettent le brouillon présenté jeudi 21 novembre par la présidence azerbaïdjanaise.
Un homme devant le logo de la conférence des Nations unies sur le changement climatique COP29, à Bakou, mercredi 20 novembre 2024. (Maxim Shemetov/REUTERS)
publié le 21 novembre 2024 à 10h24
(mis à jour le 21 novembre 2024 à 12h48)

Un brouillon qui ne satisfait personne. Un projet d’accord de dix pages sur l’aide financière mondiale à apporter aux pays en développement dans la lutte contre le changement climatique vient d’être rendu public à Bakou, à l’avant-dernier jour théorique de la COP29, jeudi 21 novembre au matin. Ce document ne met aucun chiffre sur la table, préférant se contenter de mettre des «X» à la place des montants. Il ne présente par ailleurs aucun compromis et se contente d’exposer deux «options» diamétralement opposées, reflet des divergences profondes entre les pays destinataires de l’enveloppe et les pays riches contributeurs à celle-ci.

La première option du texte publié jeudi reflète les exigences des pays en développement, réclamant que «X milliers de milliards» de dollars par an soient fournis «sur la période 2025-2035», essentiellement par l’argent public des pays riches, obligés de contribuer selon les textes onusiens, et sous forme de dons plutôt que de prêts. Soit bien plus que les 100 milliards que les pays riches s’étaient engagés à leur fournir sur la période 2020-2025 pour que les pays en développement puissent s’adapter au changement climatique et investir dans les énergies bas carbone.

Nouvelles taxes mondiales

La deuxième option résume le point de vue des pays riches : l’objectif financier serait «une augmentation de la finance mondiale pour l’action climatique» à «X milliers de milliards» de dollars par an «d’ici 2035», mais il inclurait «toutes les sources de finances» : argent public, fonds privés et produit de nouvelles taxes mondiales, par exemple sur l’aviation ou le transport maritime. Cette option se garde de chiffrer l’engagement des pays riches, qui, depuis le début du sommet, disent vouloir attendre avant de proposer un chiffre, au grand dam des pays en développement.

«Ce nouveau texte présente les deux extrémités de chaque camp sans laisser beaucoup de place au compromis», analyse Li Shuo, expert du cercle de réflexion Asia Society Policy Institute. Le commissaire européen à l’action pour le climat, Wopke Hoekstra, soutient, de son côté, que le texte est «clairement inacceptable en l’état actuel des choses».

La présidence azerbaïdjanaise de la COP29 a annoncé qu’une nouvelle ébauche de texte, équivalente à une troisième option, sera publiée ce jeudi soir. Elle «sera plus courte et contiendra des chiffres fondés sur notre vision de possibles points d’atterrissage pour un consensus», assure-t-elle. Si la situation géopolitique consécutive à l’élection de Donald Trump, comme l’état catastrophique des finances publiques dans plusieurs pays de l’Union européenne, explique en partie la complexité des négociations climat, il faut se rappeler que, durant les COP, il est fréquent que personne ne dévoile son véritable agenda jusqu’au dernier jour. En théorie, le sommet doit se terminer vendredi soir, mais des délégués anticipent déjà un dépassement jusqu’à samedi.

Mise à jour le 21 novembre à 12 h 45 avec des précisions