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Récit

Cyclone à Mayotte : «Beaucoup se couchent avec la faim au ventre»

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Cyclone Chidodossier
Après le passage du cyclone, les Mahorais s’inquiètent du manque d’eau, de nourriture et d’électricité. Le président du conseil départemental dit craindre une «crise sanitaire» et une «famine».
Dans le quartier de Bandrajou Kaweni de la capitale Mamoudzou, après le passage du cyclone Chido, le 16 décembre 2024 (Lemor David/ABACA)
publié le 17 décembre 2024 à 20h45

C’était samedi soir. Le cyclone Chido venait de passer sur Mayotte et les habitants commençaient à mettre le nez dehors pour constater les dégâts. La véranda de l’appartement qu’occupe Galiane à Passamainty, sur les hauteurs de Mamoudzou, avait volé en éclat. Encore sous le choc, au téléphone, la vingtenaire expliquait avoir commencé à écoper l’eau qui s’était infiltrée chez elle et la garder dans un seau pour s’en resservir pour les sanitaires. «Car la vraie question, c’est : qu’est-ce qu’il va se passer maintenant ? s’interrogeait-elle. On a prévu quelques réserves d’alimentation, des bouteilles d’eau pour boire, mais combien de temps on va tenir ?»

Trois jours plus tard, l’urgence est là. «Il n’y a toujours rien. L’eau n’est pas revenue, on essaye de trouver un peu à manger mais c’est compliqué, beaucoup se couchent avec la faim au ventre… Et l’hygiène, n’en parlons pas. On en est à espérer qu’il pleuve pour pouvoir se doucher et faire nos besoins», se désole par messages ce mardi matin une jeune mère de famille à bout. «Ce midi avec mon mari on a