C’était samedi soir. Le cyclone Chido venait de passer sur Mayotte et les habitants commençaient à mettre le nez dehors pour constater les dégâts. La véranda de l’appartement qu’occupe Galiane à Passamainty, sur les hauteurs de Mamoudzou, avait volé en éclat. Encore sous le choc, au téléphone, la vingtenaire expliquait avoir commencé à écoper l’eau qui s’était infiltrée chez elle et la garder dans un seau pour s’en resservir pour les sanitaires. «Car la vraie question, c’est : qu’est-ce qu’il va se passer maintenant ? s’interrogeait-elle. On a prévu quelques réserves d’alimentation, des bouteilles d’eau pour boire, mais combien de temps on va tenir ?»
Trois jours plus tard, l’urgence est là. «Il n’y a toujours rien. L’eau n’est pas revenue, on essaye de trouver un peu à manger mais c’est compliqué, beaucoup se couchent avec la faim au ventre… Et l’hygiène, n’en parlons pas. On en est à espérer qu’il pleuve pour pouvoir se doucher et faire nos besoins», se désole par messages ce mardi matin une jeune mère de famille à bout. «Ce midi avec mon mari on a