Ce dimanche 15 décembre au matin, Maxime, 27 ans, fait le tour de Labattoir, un quartier de Dzaoudzi où le Mahorais habite depuis une dizaine d’années. Sur les vidéos qu’il envoie à Libération, on voit d’autres curieux, comme lui, qui slaloment sous un grand ciel bleu entre les arbres déracinés, les bouts de tôle et les conteneurs renversés. L’ambiance est calme mais le paysage chaotique. Il y a des maisons qui n’ont plus de toit, d’autres dont les vitres ont été soufflées, et des bidonvilles au loin qui ne semblent plus être qu’un amas d’acier. Plus bas, dans le port, les bateaux sont échoués par dizaines, empilés les uns sur les autres. «Il ne reste plus rien. Rien. Rien, répète Maxime en boucle. C’est horrible, on dirait un paysage de guerre, comme si une bombe nucléaire nous était tombée dessus. C’est [le jeu vidéo postapocalyptique] Resident Evil à l’état pur. Il faut le voir pour y croire.»
La «bombe nucléaire» s’appelle Chido, du nom du cyclone qui a frappé la veille le 101e département français, niché dans l’océan Indien entre Madagascar et le Mozambique. Samedi, durant plusieurs heures, des rafales dépassant par endroits les 200 km/h ont balayé l’archipel, emportant tout sur leur passage devant des habitants spectateurs impuissants