Le cyclone Garance, qui a frappé vendredi 28 février au matin la façade nord de la Réunion, a provoqué la mort de quatre personnes. «Nous confirmons le décès d’une quatrième personne : un homme coincé sous un arbre à Saint-Denis», a indiqué la préfecture de l’île dans un message ce samedi matin. Trois autres morts avaient déjà été recensés. Dans un premier temps, le préfet Patrice Latron a annoncé sur France Info qu’une personne était morte dans la commune de Saint-Denis et que deux autres étaient portées disparues.
Selon Réunion La 1ere, la première victime serait une femme d’une cinquantaine d’années, noyée alors qu’elle était sortie de chez elle malgré les consignes. Un deuxième mort a été annoncé en début d’après-midi, un homme tué dans un incendie d’origine électrique. La troisième victime est une femme ensevelie par une coulée de boue à Trois Bassins, commune de l’ouest de l’île, a précisé la préfecture. Cinq personnes ont également été blessées, a-t-on ajouté de même source.
Phase de sauvegarde
Un temps placée en alerte violette, le plus haut niveau qui implique le confinement strict de toute la population, y compris des forces de l’ordre et des services de secours, l’île a été rétrogradée en alerte rouge dans la journée de vendredi, après de fortes pluies et d’importantes rafales de vent. Ce niveau d’alerte a été levé ce samedi à 10 heures à la Réunion, soit 7 heures à Paris, passant l’île en «phase de sauvegarde». «La levée de l’alerte rouge cyclonique permet une reprise de l’activité des commerces et des entreprises, indique la préfecture de la Réunion. Cependant, au regard du risque sur les routes et afin de laisser un temps de diagnostic sur les bâtiments, il est recommandé de favoriser le télétravail, lorsque cela est possible.»
Catastrophe naturelle
Des pointes à 214 km/h ont été relevées à l’aéroport international situé dans le nord de l’île, et à 230 km/h sur le Piton Sainte-Rose dans l’extrême est. Quelque 675 personnes ont été accueillies dans des centres d’hébergement d’urgence ouverts partout sur l’île, a précisé la préfecture. Toujours selon les services de l’Etat, 182 000 personnes sont actuellement privées d’électricité et plus de 171 000 personnes n’ont plus accès à l’eau potable. Plus de 39 000 abonnés (12 %) sont aussi privés de réseau Internet.
Près de 100 militaires de la sécurité civile et sapeurs-pompiers sont prêts à venir de Mayotte en renfort, dès que la situation le permettra. Et 100 renforts sont préparés à rejoindre la Réunion depuis l’Hexagone, a ajouté le préfet. Toutefois, «aucune victime n’est à déplorer» à cette heure, a souligné la préfecture.
Arbres arrachés, toits envolés et maisons inondées
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont posté des images de leurs arbres arrachés, de toits envolés et de maisons inondées. La sous-préfecture de Saint-Benoît et les locaux du service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de cette commune de l’est ont été en partie inondés.
Drame
Au passage de l’œil de Garance sur les terres, un calme relatif s’est installé sur l’île. «Attention à cette accalmie temporaire liée au passage de l’œil. De très fortes pluies et une mer très dangereuse» vont de nouveau frapper la Réunion, a alerté Météo France. Les autorités ont exhorté les habitants à ne pas sortir et à suivre les consignes de sécurité. «J’appelle nos compatriotes réunionnais à la plus grande vigilance et au respect des consignes de sécurité. L’Etat est à vos côtés et nos forces mobilisées. Solidarité de la Nation», avait déclaré sur X jeudi soir le président Emmanuel Macron.
L’aéroport international de la Réunion a suspendu tous ses vols jeudi matin. Sur l’île Maurice voisine, distante de 200 km, l’aéroport avait lui cessé toute activité dès mercredi. L’alerte cyclonique y a été levée vendredi matin, mais les habitants sont toujours appelés à la prudence. La Réunion avait été placée en janvier 2024 en alerte violette lors du passage du cyclone intense Belal, qui avait fait quatre morts.
Mise à jour : samedi 1er mars à 8 h 50 avec une quatrième victime et la levée de l’alerte rouge.