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Libération
Reportage

Dans le sud de Mayotte, «Chido nous avait déjà mis un pied à terre, Dikeledi a fini le travail»

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Cyclone Chidodossier
Laissé presque intact par le cyclone, le petit village de Mbouini faisait mi-décembre figure de miraculé. Dimanche, la tempête Dikeledi a détruit et inondé une bonne partie de la commune.
A Mbouini. Absouare avait 150 volailles, une bonne partie est morte dans par la tempête Dikeledi. (David Lemor/Libération)
par Julien Lecot, envoyé spécial à Mbouini (Mayotte)
publié le 16 janvier 2025 à 10h50

A mesure que les kilomètres s’avalent, la verdure revient. Mettre le cap sur le sud de Mayotte, c’est quitter petit à petit les paysages ravagés, ses arbres cassés en deux, sans feuilles, dont il ne reste au mieux plus que le tronc. Le long de la sinueuse route nationale, on retrouve la végétation dense et colorée, des arbres avec des branches, des feuilles et des fruits. Et quelques épars stigmates, forcément, du passage du cyclone Chido il y a un mois.

Puis, tout au sud de Grande Terre, niché entre deux collines, Mbouini le miraculé apparaît. Quelques jours après que des rafales mesurées à plus de 220 km/h ont frappé le plus jeune département français, Mayotte la 1ère racontait ce «mirage au milieu du désert» «la vie est en ce moment plus douce qu’ailleurs» : un village de 500 habitants presque épargné par Chido. «Mbouini nous rappelle Mayotte d’avant-cylone», écrivait alors le média. Près d’un mois plus tard, mercredi 15 janvier, difficile d’y croire.

«On pensait avoir échappé au pire»

Certes, Mbouini a gardé une grande partie de ses arbres debout et les noix de coco sont toujours solidement accrochées aux cocotier