Traits tirés, «épuisés», «canés», proches du burn-out… Les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) se souviendront du dernier des trois volets de leur sixième rapport. Les jours qui ont précédé sa publication, lundi, ont été particulièrement éprouvants pour les auteurs. Après trois ans de labeur, la dernière ligne droite de ce travail très attendu a eu des airs de jour sans fin. Les scientifiques du Giec, organisme international rattaché à l’ONU, devaient présenter la palette des solutions pour atténuer le changement climatique.
Alors qu’ils avaient prévu deux semaines à huis clos pour finaliser leurs travaux, les participants ont largement débordé et ont même travaillé quarante heures d’affilée avant le clap de fin. «C’était comme courir après un marathon, lui-même à la fin d’un autre marathon», raconte la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, membre du bureau du Giec et coprésidente du groupe de travail 1. Pendant que le conclave s’éternisait, les journalistes attendaient désespérément la fumée blanche. Le rapport a finalement été validé avec deux bonnes journées de retard. Du jamais-vu depuis la création de l’institution en 1988.
«Super contrôle qualité»
Que s’est-il passé dans le monde très organisé et codifié du Giec ? Pourquoi un tel retard ? Les scien