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Libération
Reportage

Dans les Vosges, l’avenir de l’industrie du ski sur une pente glissante

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La montagne à l'heure de l'après-skidossier
En raison du manque cruel de neige, les visiteurs se font beaucoup moins nombreux à la station de La Bresse-Hohneck cette année. Malgré les tentatives de diversifier son activité, l’économie locale reste très dépendante des sports d’hiver, de moins en moins adaptés à la nouvelle donne climatique.
Jeudi, la pluie est au rendez-vous à la station de La Bresse-Hohneck dans les Vosges. (Pascal Bastien/Libération)
par Guillaume Krempp, envoyé spécial dans les Vosges
publié le 30 décembre 2022 à 13h04
(mis à jour le 30 décembre 2022 à 14h23)

Aucun flocon de neige n’est tombé sur La Bresse (Vosges) depuis le début de l’hiver, marqué par des températures anormalement douces. Pourtant, en cette fin de matinée mercredi, des dizaines de skieurs traversent le parking boueux de la station de La Bresse-Hohneck. Certains d’entre eux ont fait des centaines de kilomètres, de Belgique ou du Luxembourg, pour enfin apercevoir quelques étroites bandes neigeuses au bas des pistes. Tout autour, les forêts de sapins et de hêtres portent des couleurs d’automne. La météo ne pourrait être pire : du brouillard au sommet ainsi qu’une pluie fine et persistante.

Au milieu des caisses sans agent d’accueil ni file d’attente, le directeur de la station Nicolas Claudel commente, désabusé : «Il a fait 8 degrés cette nuit. Mais c’est le vent fort qui nous a fait le plus mal.» En l’absence de neige naturelle, c’est une demi-saison qui commence pour l’entreprise locale Labellemontagne. La station n’emploie que 80 personnes en ce début de saison, contre 150 en activité pleine. Le plus grand domaine skiable des Vosges n’a pu ouvrir que sept pistes sur les 34 existantes. Mardi et mercredi, la station de La Bresse-Hohneck a comptabilisé à peine plus de 3 250 visiteurs quotidiens. L’année passée à la même période, la totalité des 220 hectares de glisse était accessibl