Des trombes d’eau dans la moitié nord de la France. Face au passage de la dépression Kirk, de nombreux départements sont en alerte dans le pays et de premières victimes ont été recensées ce mercredi 9 octobre. Dans l’Hérault, un plaisancier est mort au large de Sète et un second est en urgence absolue. La forte houle provoquée par Kirk a fait chavirer trois bateaux, dont les leurs.

Dans le reste du pays, ce sont plus de 64 000 foyers qui se retrouvent privés d’électricité face aux intempéries, d’après Enedis : 35 000 dans les Pyrénées-Atlantiques, 8 000 dans les Landes, 7 500 en Ariège, 4 500 dans le Gers, 4 400 dans le Rhône, 2 100 dans la Loire et autant dans l’Ain et 500 dans les Hautes-Pyrénées. Côté transports, la SNCF a indiqué que plusieurs interruptions de circulation localisées étaient en cours à 19h afin de garantir la sécurité des voyageurs et du personnel, notamment en Nouvelle Aquitaine, dans les Pays de la Loire et en Rhône-Alpes. Même l’Assemblée nationale semble ne pas avoir échappé aux trombes d’eau, comme le montre le tweet du député LFI Bérenger Cernon :

Le niveau d’alerte face à Kirk a été relevé ce mercredi en Seine-et-Marne en vigilance rouge, la plus élevée, dans le dernier bulletin de Météo-France à 16 heures. Le département de région parisienne est menacé par des risques de crues.

«Les quantités de pluies attendues pourraient provoquer une crue forte à exceptionnelle sur (la rivière) Grand Morin. Des montées rapides et des débordements localisés pourraient être constatés dès mercredi soir», précise de son côté le site gouvernemental spécialisé Vigicrues. «Sur la Marne en Ile-de-France, des niveaux de crues notables à importants pourraient être atteints les prochains jours. Sur de nombreux affluents franciliens ou proches de l’Ile de France, des crues importantes voire majeures et beaucoup de ruissellements pourraient survenir, en fonction des précipitations réellement observées», poursuit la même source. Le préfet de Seine-et-Marne a annoncé que les transports scolaires seraient interdits dans le département jeudi.

En outre, 35 autres départements sont placés en vigilance orange pour un risque de vent ou pluie-inondation ce mercredi. La plupart de ces départements sont situés sur un large axe allant de la Loire-Atlantique et la Vendée jusqu’à la Meuse et aux Ardennes en passant par le bassin parisien. D’autres sont situés dans l’Est, autour de la région lyonnaise et jusqu’au Jura. Enfin, les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées sont également concernées.

Sur les départements en vigilance orange, des précipitations «de l’ordre de 50 à 70 mm jusqu’à 60 à 80 mm, voire très localement 90 mm» ont été enregistrées, rapporte Météo-France. «Ce sont des quantités qui tombent habituellement en un mois.»

«Tous les services de l’Etat sont mobilisés. Je réunis la cellule de crise au ministère» en présence du ministre des Transports, François Durovray, a fait savoir la ministre de la Transition écologique et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runnacher, dans un message publié sur X ce mercredi soir. De plus, elle «appelle tous les habitants à la plus grande prudence».

L’organisme de prévisions météorologiques avait revu à la hausse ce mercredi matin le cumul de pluie sur l’Ile-de-France. Dans son bulletin publié à 16h04, Météo France note que «les pluies associées à la dépression Kirk concernent toute la moitié nord du pays. Les plus marquées se situent actuellement entre le Centre-Val-de-Loire et l’Ile-de-France». L’organisme précise toutefois qu’elles commencent à faiblir «sur l’ouest des Pays-de-Loire, le plus gros des précipitations étant passé entre 13h et 15h. A l’avant, le vent de sud souffle en fortes rafales sur les Pyrénées ainsi que sur le Centre-Est et la Bourgogne-Franche-Comté».

Dans les Pays-de-la-Loire, première région touchée par le centre de la dépression, ce sont finalement 48 millimètres de précipitations qui ont été relevés à Nantes et 61mm à Pornic, en Loire-Atlantique.

Les pluies les plus marquées, présentes actuellement sur Centre-val-de-Loire, Ile-de-France et sud-Picardie vont quant à elle «s’étendre rapidement vers Champagne-Ardenne et ouest-Lorraine en fin d’après-midi. Sur les Pays-de-Loire, les pluies vont faiblir au cours des prochaines heures, on n’attend à présent pas plus de 10 à 15 mm supplémentaires», précise encore l’organisme dans son dernier bulletin.

Du côté des Alpes-Maritimes, si «l’épisode n’est pas exceptionnel pour la saison», il touche tout de même des «secteurs fragilisés par des pluies récentes (Roya, Vésubie et premiers contreforts du Mercantour) où les niveaux des cours d’eau sont encore élevés». Sur ce territoire, Météo France prévoit que les pluies vont «se renforcer et concerner essentiellement les premiers contreforts du Mercantour (vallée de la Roya notamment) et dans une moindre mesure les zones littorales». Des cumuls de pluie compris entre 40 et 60 mm sont attendus, pouvant atteindre localement jusqu’à 80 à 100 mm voire, plus ponctuellement, entre 120 et 130 mm.

Météo-France alerte aussi quant à un «très fort coup de vent» associé à la dépression Kirk, du «Lyonnais /Dauphiné au Val-de-Saône et à la Franche-Comté», là encore non exceptionnel pour la saison mais s’ajoutant à un terrain déjà fragilisé par les pluies. Sur l’ouest des Pyrénées, l’organisme alerte quant à un «coup de vent non exceptionnel mais pouvant déferler sous forme de fortes rafales dans les vallées». Cinq départements seulement, tous dans l’est de la Haute-Saône au Jura, sont placés en vigilance orange vent ce mercredi.

La tempête Kirk poursuit la tendance très humide de l’année sur la majeure partie de la France métropolitaine. Au terme du mois de septembre le plus pluvieux depuis 25 ans, les cumuls moyens annuels de précipitations ont déjà été dépassés un peu partout dans le pays, à Nice, Saint-Nazaire, Strasbourg ou encore Le Mans et Paris. A l’échelle mondiale, septembre a été marqué par des «précipitations extrêmes», exacerbées par les températures anormalement élevées de la planète depuis plus d’un an, conséquence du changement climatique causé par les émissions de gaz à effet de serre de l’humanité, selon l’observatoire européen Copernicus.

Mise à jour : à 21h20 avec le point de la SNCF.