Menu
Libération
Activisme

Désobéissance civile : pourquoi des collectifs écologistes renoncent aux jets de soupe sur les tableaux ou aux blocages de route

Article réservé aux abonnés
L’impopularité des opérations spectaculaires, leur traitement médiatique purement formel et la répression grandissante dans certains pays poussent certains mouvements de lutte pour l’environnement en France à reconsidérer leurs modes d’action.
Des activistes climatiques de Letzte Generation bloquent les rues lors d'une manifestation à Cologne, en Allemagne, le 16 mars 2024. (Hesham Elsherif/Anadolu.AFP)
publié le 12 septembre 2024 à 15h48

Blocages de routes, d’aéroports, interruptions de compétitions sportives, de pièces de théâtre, de réunions d’actionnaires. Le mouvement de désobéissance civile Letzte Generation Autriche («dernière génération») a usé de tous les moyens pour alerter sur la catastrophe climatique et l’effondrement de la biodiversité. Pourtant, près de trois ans après sa création, ses membres viennent de jeter l’éponge. En août, ils annonçaient la fin de leurs activités. Amers, ils faisaient un constat d’échec : les actions sont restées largement incomprises du grand public.

«Malgré le déchaînement de violence à notre égard, les tentatives de criminalisation et les peines de prison, nous avons continué à manifester, justifie Marina Hagen-Canaval, membre du collectif. Mais nous devons faire face à la réalité : nous ne voyons plus aucune perspective de réussite.» Dans ses adieux écrits sous forme de communiqué, Letzte Generation fustige un gouvernement autrichien (ÖVP, droite) qui brille «par son incompétence» et même une partie de la population, accusée de choisir délibérément de rester dans une société biberonnée aux énergies fossiles. En creux, selon les militants :