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Interview

Eboulement mortel en Haute-Savoie : «On ne pourra jamais parfaitement sécuriser toutes les routes de montagne»

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La chute du bloc de roches qui a fait deux morts, mercredi 20 août dans la vallée de l’Arve, est le fruit de facteurs naturels, exacerbés par le réchauffement climatique, explique à «Libé» le géomorphologue Ludovic Ravanel.
La route nationale 205 relie la vallée de l'Arve à celle de Chamonix. (Jean-Philippe Ksiazek/AFP)
publié le 21 août 2025 à 19h50

Lorsqu’on emprunte la route Blanche, comme on dit dans la vallée, les mains se crispent sur le volant. La RN 205, qui relie Passy à Chamonix en Haute-Savoie, est une impressionnante suite de virages sinueux et escarpés à flanc de montagne sur 20 kilomètres. D’un côté, une paroi rocheuse recouverte de filets métalliques et de l’autre, le vide. L’éboulement tant redouté s’est produit mercredi 20 août, écrasant un véhicule qui circulait dans la descente des Egratz, fraîchement rénovée en avril 2022. Deux jeunes, âgés de 23 ans, sont morts. Ce jeudi, des opérations sont toujours en cours pour stabiliser la roche, encore instable au-dessus de la voie. Une tragédie qui rappelle aux habitants du secteur et aux touristes de passage que la montagne ne sera jamais sans risque, et que les aléas ne vont que s’amplifier en raison du réchauffement climatique. Ludovic Ravanel, géomorphologue et directeur de recherche au CNRS, revient pour Libération sur les causes probables de cet accident et l’illusoire risque zéro.

Est-ce que la RN 205 était connue pour être instable et faisait l’objet d’une vigilance particulière ?

C’est une