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Libération
Reportage

En amont de Paris, un nouvel ouvrage anti-crues pour limiter les dommages des inondations

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En amont de la capitale, un espace naturel a été endigué pour absorber les trop-pleins de la Seine. L’ouvrage promet de faire baisser le niveau de l’eau, mais ne convainc toujours pas la fédération France Nature Environnement.
Le casier pilote de Seine Bassée. (Dimitri Weber/SGL)
publié le 16 janvier 2025 à 17h29

A l’approche de Châtenay-sur-Seine (Seine-et-Marne), une alarme stridente jaillit des téléphones. «Alerte d’urgence» s’affiche à l’écran. Le message précise qu’une «opération de mise en eau est en cours». A travers le brouillard, on peine à distinguer au loin les digues enherbées de «Seine Bassée», un cinquième ouvrage hydraulique en amont de Paris destiné à amenuiser les inondations. Car une menace pèse sur la capitale : une crue majeure équivalente ou supérieure à celle de 1910, qui avait à l’époque déversé jusqu’à deux mètres d’eau dans les rues. Le changement climatique, qui intensifie les pluies, accroît le risque d’un tel événement. «En interceptant l’eau de la Seine, cet ouvrage réduira le niveau des crues dans Paris jusqu’à 15 cm, en plus des 70 cm évités par les quatre autres lacs déjà existants», explique Emmanuelle Lucas, directrice du projet à Seine Grands Lacs, casque de chantier sur la tête. Cet établissement public a pour mission de limiter les crues de la Seine et de ses affluents mais aussi de maintenir le débit des cours d’eau en période plus sèche.

«Comme un aiguilleur de trains»

Mercredi 15 janvier, les imposantes pompes de Seine Bassée se sont mises à tourbillonner pour la première fois afin de remplir l’ouvrage. Cette phase de test va durer sept semaines «pour vérif