En résumé :
- Ce mardi, la barre des 40 °C a été franchie dans plusieurs villes, notamment à Lézignan-Corbières, dans l’Aude, département en vigilance rouge. Dans l’après-midi, le mercure a atteint 41,2 °C.
- Mercredi, seuls l’Aube, l’Yonne, le Cher et le Loiret resteront en vigilance rouge. Les 12 autres concernés ce mardi, dont toute l’Ile-de-France repasseront en vigilance orange à partir de 6 heures, a annoncé Météo-France en conférence de presse ce mardi.
- Lundi soir, de violents orages ont éclaté dans le quart sud-est, entraînant des inondations et l’interruption du trafic ferroviaire entre la France et l’Italie.
- La vague de chaleur concerne tout le sud de l’Europe : l’Espagne, le Portugal et l’Italie sont également particulièrement touchés.
- Retrouvez toutes les informations sur la canicule le 30 juin ici et le mercredi 2 juillet ici
La une de «Libé» de ce mercredi.
Climatiseurs polluants : existe-t-il des alternatives propres ? Alors que scientifiques et industriels travaillent à l’élaboration de substituts aux gaz fluorés climaticides, les experts de l’Ademe rappellent que d’autres solutions, plus économiques et écologiques que les climatiseurs, sont possibles pour mieux anticiper et supporter les canicules.
«Chaque pic de chaleur engendre une hausse des demandes» : pour la clim, les Français sont chauds bouillants. Alors qu’un soleil de plomb cloue le pays depuis début juin, les installations de climatiseurs énergivores s’envolent, même si l’Hexagone reste loin de ses voisins européens. Un symbole de la «mal-adaptation» pour les spécialistes, qui ne fait qu’amplifier le problème.
Journée noire à la Gare Saint-Lazare à Paris. La circulation a été totalement interrompue ce mardi après-midi caniculaire entre la capitale et la Normandie, en raison d’un problème électrique lié à la chaleur intense. Plusieurs trains ont dû être annulés. Depuis 18 heures, le trafic reprend au compte-goutte dans les deux sens, indique la SNCF, avec des retards de deux heures dans les prochaines heures, de 30 minutes, en fin de soirée. Plusieurs passagers ont manifesté leur colère sur les réseaux sociaux.
Gare Saint-Lazare la grande confusion. Aucun train ne part jusqu'à nouvel ordre. Certains trains encore affichés "à l'heure" ne sont pas partis. pic.twitter.com/RUe8QYkCNI
— Loïc Gazar (@GazarLoic) July 1, 2025
«Ce midi, j’ai failli m’évanouir». Devant la gare Montparnasse, l’asphalte luit sous un soleil de plomb. A proximité, l’intérieur du centre commercial les Ateliers Gaîté, offre un sas de fraîcheur. Géraldine, 65 ans, et Hubert, 77 ans, retraités venus de Charente, s’y promènent avec leurs deux petits-enfants qu’ils sont venus voir pour quelques jours. Corentin, 10 ans, et Sixtine, 6 ans, dégustent une glace, après une longue journée d’école sous une chaleur caustique. Un répit qui ne dissipe pas l’inquiétude de Géraldine, vis à vis des températures, particulièrement élevées : «Avec cette chaleur, je me sens faible et ce midi j’ai failli m’évanouir », confie-t-elle en s’épongeant le front. Par Théa Doulcet.
Pic de sollicitations au Samu de Paris. «Avec la canicule, on va sûrement être à plus 30%, plus 40% d’appels par rapport à la normale», a annoncé ce mardi le Pr Frédéric Adnet, chef de service du Samu de Paris. Ce responsable note une augmentation du nombre d’appels «essentiellement liés à des malaises, mais pour l’instant pas trop de malaises graves, pas beaucoup d’hyperthermie, une pathologie extrêmement grave». Le Pr Adnet rappelle toutefois que «les décompensations, donc les patients les plus graves, apparaissent de manière un petit peu retardée par rapport au pic de chaleur». « Ce n’est pas la première vague de chaleur qu’on gère, explique le chef du Samu parisien. On a été surpris avec la canicule de 2003 avec énormément d’arrêts cardiaques, de malaises extrêmement graves qui ont entraîné une surmortalité extrêmement importante, pas là.»
Incendie dans l’Aude : le responsable présumé placé en détention. Le premier incendie d’ampleur de l’été 2025, dans un contexte de canicule historique, semble avoir une fois de plus été causé par un manque de vigilance humaine. Un homme a été mis en examen ce mardi 1er juillet pour «incendie involontaire», a annoncé le procureur de la République de Narbonne, Eric Camous. Le suspect a également été placé en détention. Au retour d’un marché dominical, ce commerçant de 33 ans aurait transporté un barbecue mal éteint «sur une remorque, derrière un véhicule» qui circulait sur l’autoroute, avait expliqué un peu plus tôt dans la matinée depuis Beauvau le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Il «apparaît être responsable» du feu qui a parcouru, lundi, 400 hectares, dont 300 de brûlés, dans l’Aude, a ajouté le procureur lors de sa conférence de presse.
Pour les SDF, une journée de tous les dangers. Abrité à l’ombre du paravent d’une boulangerie d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Yassine Yaya se verse un peu d’eau sur la nuque. Sa grande bouteille d’eau est à moitié vide, mais cela l’inquiète pas. «Les passants me donnent régulièrement de l’eau… Et sinon on peut compter sur l’Eglise !», assure l’homme sans domicile de 43 ans, qui vit dans les rues d’Aubervilliers depuis environ un an. Par Adèle Pétret
Espagne : mort d’un enfant de deux ans oublié à l’intérieur d’une voiture en plein soleil. Un enfant de deux ans est mort ce mardi à Valls, près de Tarragone, dans le nord-est de l’Espagne, après être resté plusieurs heures dans une voiture garée en plein soleil et sous la canicule, a annoncé la police. Avertis en début d’après-midi, les secours ne sont pas parvenus à réanimer l’enfant, a expliqué un porte-parole des Mossos d’Esquadra, la police catalane. «Tout semble laisser penser qu’il s’agit d’une négligence de la part du père. L’enfant est resté toute la matinée dans une voiture fermée en plein soleil, il était impossible qu’il survive. Il s’agit bien d’un coup de chaleur. Même un adulte serait mort», a-t-il déploré, tout en ajoutant qu’une enquête avait été ouverte.
A la BNF, des étudiants «presque contents de réviser». Sur le parvis de la Bibliothèque François-Mitterrand (XIIIe arrondissement), les dalles en béton brûlent sous les semelles, et les rares passants pressent le pas vers l’entrée climatisée. Parmi eux, Mehdi, 22 ans, étudiant en licence d’éco-gestion à Paris 1. «Je suis au rattrapage, donc plutôt que de réviser seul, j’ai pris l’habitude de venir à la BNF. Et pour le coup, je suis presque content de devoir réviser», raconte-t-il, le teint rougi par la température. Un peu plus loin, Camille Clauzet, 21 ans, sort juste de la bibliothèque. Elle était venue se «poser sur les canapés», histoire de dévorer un bouquin. «C’est calme, c’est frais, il y a du Wi-Fi, et surtout, ça me permet de sortir de mon appart étudiant où je bouillonne», explique-t-elle. La jeune femme vit dans un petit logement de 12 m² à Bastille, qui vire à l’étuve. Par Inès Bennacer
Le «syndrome Mattei», un «traumatisme» pour les ministres de la Santé. En août 2003, alors que la France étouffait sous des chaleurs meurtrières, le ministre de la Santé, Jean-François Mattei, était apparu à la télévision, en polo, dans le jardin de sa maison de vacances. Manches courtes et col ouvert, il affirme : «Je ne pense pas du tout qu’il y ait eu de sous-estimation […] Cette canicule n’était pas prévisible». «Nous avons développé un plan approprié […] Le travail est fait, et croyez moi, il est bien fait», conclut le ministre à la fin de son duplex sur TF1. Cette vague de chaleur, historique, causera au final 15 000 morts, se muant en tempête politique. Sa désinvolture a servi de contre-exemple à tous ses successeurs. Notre article entier à lire ici.
11 août 2003, en pleine canicule meurtrière, Jean-François Mattéi, alors ministre de la Santé, est interviewé au JT en polo, depuis sa maison de vacances.
— INA.fr (@Inafr_officiel) June 30, 2025
Une scène qui apparaît en décalage avec la gravité de la situation sanitaire.
⏪Retour sur cette polémique. pic.twitter.com/syR4DrQK0J
Un sans-abri retrouvé mort à Besançon. A Besançon, dans le Doubs, en vigilance orange comme 67 autres départements, un sans-abri d’une cinquantaine d’années est mort mardi matin, un décès «très certainement en lien avec la canicule en cours», selon la maire écologiste de la ville, Anne Vignot.
Sale temps pour les livreurs et vendeurs à la sauvette. À l’ombre d’un échafaudage, à la sortie de la station de métro Mairie d’Aubervilliers, Massinissa et Wari essaient de vendre leurs paquets de cigarettes. «Là, c’est compliqué, il fait vraiment très chaud», soupirent les deux jeunes vendeurs à la sauvette, installés au cœur de la ville de Seine-Saint-Denis. Massinissa se fixe un objectif de 30 ou 40 euros à atteindre avant de rentrer chez lui, au frais. Hassan est livreur Deliveroo, et lui s’est réfugié à l’ombre d’un bâtiment avec son vélo pour supporter une chaleur qu’il estime à 40 degrés. «C’est vraiment trop difficile de travailler sous cette température, mais on est obligé, dit-il. Heureusement, l’après-midi on a un peu moins de travail, c’est surtout les midis et le soir qu’on est demandés.» Toutefois, son téléphone bipe et le voilà reparti sur son vélo sous le soleil brûlant. Par Adèle Pétret
Blackout à Bergame. Feux de circulation éteints aux intersections, personnes coincées dans les ascenseurs et sirènes d’alarmes qui retentissent dans toute la ville : d’après le quotidien italien Corriere della Sera, une panne d’électricité majeure touche depuis le milieu d’après midi tous les quartiers de Bergame, ville située au nord-est de l’Italie. Les habitations, les commerces et les bureaux seraient ainsi privés de courant. Des vérifications sont en cours pour établir les raisons de cette panne, probablement en lien avec une surconsommation d’électricité pour alimenter ventilateurs et autres climatiseurs.
Les musées, ces havres de frais. Auréline, 33 ans s’engouffre à l’intérieur du musée du Quai Branly avec son bébé de 15 mois, Côme. Depuis la semaine dernière, cette femme en congé maternité et son fils arpentent les musées parisiens. «Ce sont les lieux les mieux aménagés en période de fortes chaleurs. Non seulement il y fait frais, mais il y a aussi des espaces dédiés aux enfants», raconte-t-elle. Lundi, elle a visité coup sur coup le musée de la Marine, puis le musée de l’Homme. C’est, pour cette jeune mère, la seule alternative possible : son appartement situé au cinquième étage ne dispose pas de climatisation. Le problème, c’est «qu’il y a de moins en moins de bus à Paris depuis une dizaine d’années. Et le métro, c’est tout simplement impossible avec un nourrisson : les gens ne m’aident même pas à porter la poussette», peste-t-elle. La canicule demande aussi une certaine organisation : «Entre les gourdes d’eau, les goûters, les sprays rafraîchissants, il faut tout planifier pour éviter une insolation.» La hausse constante des températures – sous l’effet du réchauffement climatique – l’inquiète. Elle et son mari envisagent d’ailleurs de quitter Paris pour l’Est de la France, dans l’espoir d’y trouver des étés plus tempérés. Par Théa Doulcet
«Peu importe le film, tant qu’on respire.» La climatisation du cinéma UGC Les Gobelins tourne à plein régime. Pour cause : la canicule continue de s’abattre sur Paris. Dehors, il fait 36 °C. Dedans, un afflux de spectateurs est venu chercher un peu de fraîcheur… mais aussi profiter de la Fête du cinéma. À 5 euros la séance, tout le monde est ravi. «On est là pour Avignon, on adore les comédies françaises», explique Chloé Virapin, 34 ans, venue avec sa femme. À côté, un couple avoue s’être surtout déplacé «pour la fraîcheur». «Peu importe le film, tant qu’on respire», sourient-ils. Antoine Malraux, 72 ans, retraité, enchaîne deux projections d’affilée. «Deux films, dix euros, et pas besoin d’allumer le ventilateur à la maison. Le calcul est vite fait», rigole-t-il. Ici, ce n’est plus le traditionnel cornet de popcorn qui a la cote, mais plutôt les glaces, «beaucoup plus rafraîchissantes», assure Magalie Abernot, venue avec sa petite sœur, glaces en mains. Pour toutes les deux, ce sera Elio, le dernier film des studios Pixar : 1 heure et 38 minutes pendant lesquelles elles vont être au frais. Par Inès Bennacer
Quatre départements maintenus en vigilance rouge canicule pour mercredi. Alors que les températures ont dépassé les 40°C ce mercredi, avec jusqu’à 41,2°C relevés dans l’après-midi à Lézignan-Corbières, dans l’Aude, Météo France annonce que la vague de chaleur va se poursuivre pour la journée de mercredi. «Mais les chaleurs seront moins extrêmes qu’aujourd’hui», indique Corentin Perrot, prévisionniste chez Météo France, en conférence de presse ce mardi. Ainsi, à partir de 6 heures mercredi matin, seuls quatre départements - sur les 16 actuellement - seront maintenus en vigilance rouge. Il s’agit de l’Yonne, de l’Aube, du Cher et du Loiret. Toute l’Ile-de-France, la Vienne, L’Indre, l’Indre-et-Loir, et le Loir-et-Cher seront rétrogradés en orange. Par Coppélia Piccolo
Paris a activé le niveau le plus élevé de son plan canicule. Parcs ouverts la nuit, assistance renforcée des personnes vulnérables, horaires de piscine étendus jusqu’à 22 heures : alors que le mercure frôle les 40 degrés dans la capitale, la ville active le niveau 4, le plus élevé, de son plan canicule. Environ 10 000 personnes vulnérables, inscrites sur le ficher REFLEX, sont contactées par téléphone pour vérifier leur état de santé. Des salles rafraîchies sont ouvertes dans chaque mairie d’arrondissement ; plus de 1400 ilots de fraîcheur sont recensés dans la capitale (jardins, églises, musées, fontaines…) - 98 jardins sont équipés de brumisateurs.
Près de 1900 écoles fermées en France ce mardi à cause de la canicule. Pour tenter d’éviter la surchauffe dans les salles de classes, les portes de 1896 établissements scolaires publiques sur tout le territoire français sont restées fermées ce mardi, a indiqué à la mi-journée le ministère de l’Education nationale. En tout, les élèves de 1880 écoles, 14 collèges et 2 lycées, soit 3 % des établissements scolaires n’ont pas eu cours.
Un poumon vert dans Paris. Assis sur l’un des bancs du jardin du musée du Quai Branly, un couple d’Alsaciens de 29 ans, Abdel et Sarah, tente de bercer leur nourrisson de six mois, Naïm, malgré les clameurs venant d’une colonie d’enfants non loin de là. Ils ont prévu un séjour d’une semaine à Paris, en dépit des températures avoisinant les 38 degrés. «C’est vrai que c’est très désagréable, mais on fait avec. La canicule ne va pas gâcher nos vacances», juge Sarah. Se réfugier dans les musées, les centres commerciaux, les cafés… autant de stratégies pour lutter contre la chaleur accablante. Les arbres du jardin, cet après-midi, remplissent leur office. Par Théa Doulcet