En résumé :
- De violents incendies ont dévoré des milliers d’hectares dans le sud de la France depuis mardi, dopés par une longue période de canicule et des vents violents, prélude d’un «été à haut risque», selon le ministre de l’Intérieur.
- Les feux qui se sont déclenchés près de Marseille, Narbonne et dans un village du Gard ont tous les trois été «fixés» dans la journée de mercredi par les pompiers.
- La circulation des trains à grande vitesse a repris à Marseille tôt ce mercredi matin après une interruption liée aux flammes arrivées mardi aux portes de la ville. La reprise totale des vols à l’aéroport de Marseille-Provence a également été décidée ce mercredi matin.
- Juin 2025 a été le mois de juin le plus chaud jamais enregistré en Europe de l’Ouest, alors que des températures «extrêmes» ont frappé le continent lors de deux vagues de chaleur consécutives précoces, a annoncé mercredi le service européen Copernicus.
- Retrouvez les informations de mardi liées aux incendies ici.
«Il suffit d’une braise et ça part» : dans les Alpes-Maritimes, des gardes forestiers saisonniers alertent sur les risques d’incendie. Après les gros feux de 2017, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur s’est dotée d’une garde régionale forestière composée de jeunes de 18 à 25 ans pour faire de la prévention, l’été, en complément du travail des pompiers. Alors que la vigilance est montée d’un cran et qu’apparaissent les premiers signes de sécheresse, Libé a suivi deux de ses membres en patrouille au lac du Broc.
Reportage
L’incendie près de Narbonne enfin fixé. Le feu qui s’est déclaré lundi près de Narbonne est enfin fixé après avoir parcouru 2 100 hectares de végétation, a indiqué mercredi soir la préfecture. « Le traitement de points chauds résiduels est en cours, notamment par largages d’hélicoptères bombardiers d’eau », indiquent les services de l’Etat dans un communiqué.
Reportage
Des milliers d’habitants de Narbonne et des communes voisines de Bages et Peyriac-de-Mer avaient été appelés à se confiner lundi après-midi quand l’incendie s’est déclaré tout près de cette communauté d’agglomération. Grâce à la mobilisation de plus de 1 000 pompiers et de nombreux moyens aériens au plus fort du brasier, les dégâts se résument à la destruction de trois habitations et d’une grange, trois autres structures endommagées et quelques véhicules touchés, a détaillé la préfecture.
Face aux incendies, où en est le renouvellement des douze Canadair vieillissants promis par Emmanuel Macron ? Des coupes budgétaires et des problèmes de production risquent de retarder le remplacement de la flotte française de bombardiers d’eau, intensément mobilisés face aux feux l’été.
CheckNews
Dans le Gard, l’incendie désormais «fixé ». Les sapeurs-pompiers du Gard ont annoncé que le feu de la commune de Montdardier était désormais «fixé». La surface parcourue a été revue à la baisse et est désormais estimée à 430 hectares. Le bilan «définitif» précise qu’il n’y a aucune victime, rapporte la même source.
L’incendie marseillais est bien d’«origine accidentelle». Le violent feu qui a parcouru 750 hectares depuis mardi entre Les-Pennes-Mirabeau et Marseille «est d’origine accidentelle», causé par «un véhicule qui s’est enflammé en roulant» sur l’autoroute A55, a confirmé mercredi le parquet d’Aix-en-Provence. «Les constatations opérées sur place et à l’aide de tous les moyens vidéo disponibles montrent que l’incendie est bien d’origine accidentelle», a déclaré le procureur de la république d’Aix, Jean-Luc Blachon.
Flammes
L’automobiliste roulait «sur l’A55, sur la bretelle en direction de l’A7, quand il a vu de la fumée blanche qui émanait du capot. Il s’est immédiatement arrêté sur la bande d’arrêt d’urgence, est descendu et il a vu des flammes sous le capot. Il s’est mis en sécurité derrière la glissière, a appelé immédiatement les pompiers et a attendu les secours». «La voiture a ensuite entièrement pris feu et, avec le vent, le feu s’est propagé à la végétation à proximité», a expliqué le procureur. «On peut donc dire que l’on connaît formellement l’origine de l’incendie, et que cet incendie n’a pas d’origine criminelle», a-t-il ajouté.
L’incendie qui a touché Marseille est «fixé». Le feu qui a atteint les quartiers nord de Marseille mardi après-midi, après avoir parcouru 750 hectares depuis la commune limitrophe des Pennes-Mirabeau, est désormais «fixé», a annoncé mercredi après-midi la préfecture des Bouches-du-Rhône. «Attention, un feu fixé est un feu qui n’évolue plus. Cela ne veut pas dire que les interventions sont terminées», insiste cependant la préfecture, annonçant «un autre point à venir».
Dans le Gard, l’incendie «maîtrisé» après 24 heures de lutte. L’incendie de Montdardier, dans le Gard, est à présent «maîtrisé», après 24 heures d’une lutte rendue ardue par la difficulté d’accéder à certaines zones particulièrement escarpées, où 500 hectares ont été parcourus par le feu, ont indiqué ce mercredi les sapeurs-pompiers du département. À Montdardier, village perché dans la montagne cévenole, «on est sur une évolution favorable […] avec un feu désormais maîtrisé» depuis environ 14 heures, a déclaré le lieutenant-colonel Éric Agrinier, chef de la communication des sapeurs-pompiers du Gard. Dans le sud du département, à Vauvert, un autre incendie a aussi été maîtrisé en début d’après-midi, après avoir parcouru «de huit à dix hectares», selon la même source.
En images – Le quartier de l’Estaque, à Marseille, au lendemain de l’incendie.
Le récit de notre correspondante à Marseille. Le ballet des Canadair a occupé le ciel jusqu’à la nuit tombée. Un panache géant de fumée, visible depuis l’espace, sur terre des bouchons partout sur les routes et autoroutes, l’aéroport de Marignane fermé, le trafic des TGV perturbé… Et des cendres ramenées par le vent jusqu’au centre-ville de Marseille. L’important incendie, qui a démarré dans la matinée de ce mardi 8 juillet sur la commune voisine des Pennes-Mirabeau, a menacé directement les quartiers du nord de la ville, provoquant l’évacuation de plusieurs dizaines d’habitations et l’appel au confinement des populations.
Menace
«Evolution favorable» de l’incendie dans l’Aude. «Le feu a clairement baissé d’intensité. […] On est sur une évolution favorable, qui est quand même critique et sur laquelle on est prudent», a indiqué le colonel Christophe Magny, commandant du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de l’Aude. Le feu toujours actif, «étendu sur deux kilomètres», et «les risques de réactivations» sur les 2 000 hectares parcourus, «restent sensibles au basculement du vent et au temps très sec» attendus «cet après-midi (mercredi) et demain (jeudi)», ajoute le colonel.
En images.
Un homme soupçonné d’être à l’origine de 31 départs de feux interpellé. Le quotidien Midi Libre a rapporté l’arrestation d’un homme soupçonné d’avoir allumé 31 feux de végétation entre le 21 juin et le 4 juillet dans l’Hérault. Ces faits ont eu lieu dans une zone comprise entre les communes de Canet, Le Pouget, Puilacher, Saint-Pargoire et Vendémian, toutes localisées à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Montpellier. Les policiers l’ont retrouvé à partir de sa voiture et une minutieuse enquête de voisinage, raconte une source proche de l’enquête à Libé. Le suspect, inconnu des services de police, a reconnu les faits. Il évoque une «pulsion» : il s’arrêtait sur le bord de route ou dans des vignes et démarrait un feu à l’aide d’un briquet. Une expertise psychologique est en cours. L’homme va être présenté au parquet, et sera convoqué au tribunal au mois d’août.
Un fumeur sur cinq jette son mégot depuis la fenêtre de sa voiture. Selon Sud-Ouest, le réflexe de jeter son mégot par la fenêtre fait des automobilistes des incendiaires en puissance. Car 90 % des feux de forêt ont une origine humaine, et les départs de feu ont souvent lieu le long des grands axes routiers, rappelle le quotidien. Dans le sud de la France, plus exposé aux incendies, la conscience du danger est un peu plus élevée : «seulement» 11 % des fumeurs en Nouvelle-Aquitaine, 13 % en Occitanie et 14 % en région Sud-PACA et Corse reconnaissent jeter leur mégot par la fenêtre - des chiffres inférieurs à la moyenne nationale (18 %). Ces données ont été récoltées par sondage par la Fondation Vinci Autoroutes.
Incendie de Narbonne : plus d’habitations menacées, mais le feu toujours pas maîtrisé, selon le préfet. Le feu qui a parcouru dans l’Aude quelque 2 000 hectares depuis lundi reste toujours actif mercredi mais ne représente plus un risque pour les zones habitées, a déclaré le préfet de l’Aude Christian Pouget. «Le feu n’est pas fixé, ni maîtrisé. On travaille encore dessus avec une intensité moindre que ce qu’on a connu ces derniers jours», précise le préfet en fin de matinée. Alors qu’ils étaient 1 000, lundi et mardi, le dispositif d’intervention a été réduit mercredi à environ 300 pompiers. Des avions et hélicoptères bombardiers d’eau continuent d’appuyer le travail au sol des pompiers. «C’est un feu qui s’étend sur 10 km de long et une circonférence de 25 km, il y a des points chauds qui se réactivent régulièrement, qu’il faut traiter», avertit Christian Pouget.
«Vent et assèchement, c’est le cocktail classique des incendies». Julien Ruffault, chercheur spécialiste des feux de forêts, à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, explique pourquoi les brasiers se multiplient en ce début d’été sur les côtes de la Méditerranée.
Interview
«Nous allons faire pression sur les assureurs», assure Benoît Payan. Le maire de Marseille était l’invité de BFM ce mercredi matin. Il a assuré que les habitants dont les maisons ont été touchées par les flammes seront accompagnés d’une manière ou d’une autre. «Il va y avoir des relogements, nous demanderons à des bailleurs. Nous allons faire pression sur les assureurs et nous allons étudier ce que nous pouvons faire pour que les victimes soient indemnisées le plus vite, notamment avec un fonds d’indemnisation», a promis Benoît Payan ce mercredi matin.
«Pas de feu virulent» dans le secteur de Marseille. «Nous n’avons pas de feu virulent en l’état actuel. Nous sommes en train de réduire chacun de ces feux un par un», a déclaré le commandant du bataillon des marins-pompiers de Marseille, cité par la Provence.
En image.
Le gouvernement «veut sanctuariser dans le budget» les commandes de Canadair. La flotte de moyens aériens dont le pays dispose pour lutter contre les feux est vieillissante. L’exécutif chercherait ainsi à «sanctuariser des nouveaux moyens», assure sur RTL sa porte-parole Sophie Primas, malgré l’intense effort de réduction de la dépense publique qu’il a engagé. «Le ministre de l’Intérieur a dit qu’il essaierait de réarmer la France, notamment sur les avions qui sont capables d’envoyer des anti-feu», complète Sophie Primas. «On a commandé deux Canadair et je souhaite qu’on puisse en commander deux nouveaux», a annoncé mardi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau en déplacement à Marseille.
Un incendie toujours actif dans le Gard. Le feu qui s’est déclenché mardi après-midi à Montdardier a désormais parcouru «500 hectares environ de végétation, de broussailles et de feuillus», relève le Sdis du Gard mercredi matin dans un communiqué. Le feu, qui n’a fait «ni victime, ni dégât sur les infrastructures ou habitations», a évolué vers la commune voisine de Rogues, «qui est préservée», précise-t-il. Mais «les difficultés d’accès aux moyens terrestres rendent ce chantier complexe» et «le feu est toujours en évolution et n’est pas maîtrisé», estiment les pompiers. «Plus de 160 hommes» et une cinquantaine de véhicules sont actuellement engagés.