En résumé :
- L’ouragan a touché terre en Jamaïque à 18 heures, heure française, avec des vents à près de 300 km/h. Il est désormais le plus violent de l’histoire de l’île.
- Sur place, les habitants se sont confinés et font face à des pluies torrentielles.
- L’ouragan est d’autant plus dangereux qu’il avance à une vitesse très lente ce qui fait qu’il est resté au-dessus de la Jamaïque pendant plusieurs heures.
Le Premier ministre de Jamaïque, Andrew Holmes, a déclaré que l’île était une «zone sinistrée». Saint Elizabeth, paroisse située dans le sud-ouest de l’île peuplée par 150 000 personnes et «grenier à blé» du pays a été submergée, selon Desmond McKenzie, élu local, lors d’une conférence de presse. «Les dégâts sont considérables. Toute la Jamaïque a subi les effets dévastateurs de Melissa», a-t-il ajouté, précisant que plusieurs hôpitaux avaient été endommagés.
A Cuba, les habitants fuient les côtes à l’approche de l’ouragan. Les autorités locales ont déclaré «l’état d’alerte» dans six provinces de l’est du pays et les habitants tentent de stocker vivres, bougies et piles depuis lundi.
Un peu moins de quatre heures après que le supruissant ouragan Melissa a touché la Jamaïque, son oeil quitte l’île et se dirige désormais vers Cuba selon le Centre national américain des ouragans (NHC). «L’oeil de Melissa quitte l’ouest de la Jamaïque par la côte nord», indique le NHC dans un communiqué, en appelant la population à «rester abritée» face à une situation toujours «extrêmement dangereuse». Melissa avait été retrogradé un peu plus tôt en ouragan de catégorie 4 sur l’échelle de Saffir-Simpson qui en compte cinq.
L’ouragan Melissa, qui frappe mardi la Jamaïque, a été rétrogradé en catégorie 4 sur l’échelle de Saffir-Simpson qui en compte cinq, a indiqué le Centre national américain des ouragans, prévenant que la situation restait néanmoins «extrêmement dangereuse». L’ouragan, qui a frappé le pays de plein fouet à la mi-journée en temps qu’ouragan de catégorie maximale, a depuis perdu un peu en intensité et continue sa progression au-dessus de l’île. Il doit ensuite se diriger vers Cuba.
«Je suis dans mon logement, dans les collines près du quartier de Havendale. Je suis privée d’électricité depuis 12 heures environ, comme 35 % de la population d’après les estimations de la compagnie nationale d’électricité, JPS. Le vent souffle très fort et pas mal d’arbres sont tombés. Mais Kingston est relativement épargnée, comparée à toute la partie Ouest de l’île. Le gouvernement publie des infos en direct sur son site, et tient des conférences de presse deux fois par jour. Les gens sont plutôt inquiets et prudents. Beaucoup de Kingstoniens se réjouissent que ce soit moins pire que ce qui était annoncé à la capitale, mais s’inquiètent beaucoup pour l’arrondissement de St Elizabeth notamment, qui ne s’est encore totalement remis de Beryl, un ouragan qui a frappé en 2024.
Globalement les gens sont satisfaits du travail du gouvernement en termes de communication et de prévention. De même pour la JPS qui a fait de son mieux pour que la coupure de courant, inévitable, survienne le plus tard possible. La solidarité commence déjà à se mettre en place. Un chef québécois qui se trouve sur place, Mathieu Masson-Duceppe, monte une équipe de cuistots et de serveurs pour aller nourrir les communautés qui auront été les plus affectées dans les jours à venir. Les autorités ont également prévenu qu’en raison de la montée du niveau de la mer, des crocodiles pourraient se retrouver dans les terres et constituer une menace lorsque les eaux se retireront.»
Ouragan Allen (1980)
Tempête la plus puissante de l’Atlantique en termes de vitesse des vents, elle a fait plus de 200 morts en Haïti avant de s’abattre sur le Texas. Ses vents soutenus ont atteint 305 km/h, mais ont ralenti avant qu’elle ne touche terre.
Ouragan Dorian (2019)
Ouragan le plus intense jamais enregistré aux Bahamas, il a fait plus de 70 morts avec des vents atteignant 295 km/h.
Ouragan Wilma (2005)
Wilma s’est rapidement intensifié avec des vents de 295 km/h lorsqu’il a frappé la péninsule du Yucatán au Mexique, puis a semé la destruction sur une large bande à travers le sud de la Floride.
Ouragan Gilbert (1988)
Tout comme Melissa, il a d’abord touché terre en Jamaïque, avant de se diriger vers l’ouest à travers les Caraïbes avec des vents atteignant 295 km/h, puis vers le Mexique, où au moins 200 personnes ont perdu la vie.
Ouragan du Labor Day (1935)
L’un des ouragans les plus puissants à avoir frappé les États-Unis. Il a dévasté les Keys de Floride et causé des dégâts le long de la côte atlantique avec des vents atteignant 295 km/h.
Ouragan Milton (2024)
Quelques semaines après l’ouragan Helene qui a causé des dégâts similaires, Milton a ravagé la côte du golfe de Floride et traversé l’État. Les eaux chaudes ont favorisé son intensification rapide et les vents ont brièvement atteint 290 km/h.
Ouragan Irma (2017)
Avec des vents soufflant à 290 km/h, Irma a causé plus de 700 millions de dollars de dégâts à Porto Rico et privé d’électricité plus d’un million de personnes.
Ouragan Rita (2005)
Quelques semaines après que l’ouragan Katrina ait dévasté la Nouvelle-Orléans en 2005, Rita a atteint 290 km/h et a balayé le sud-ouest de la Louisiane, causant plus de 11 milliards de dollars de dégâts.
Ouragan Mitch (1998)
Les glissements de terrain et les inondations ont fait plus de 11 000 morts, principalement au Honduras et au Nicaragua. L’ouragan a frappé la côte de l’Amérique centrale avec des vents de 290 km/h.
Les autorités sanitaires jamaïcaines exhortent les habitants à faire attention aux crocodiles, note le New York Times. Ceux-ci pourraient s’aventurer dans les zones résidentielles à la recherche de terrains secs à mesure que le niveau de l’eau monte. L’agence recommande aux habitants d’éviter les zones inondées et de ne pas tenter de s’approcher des crocodiles.
Alors que Melissa est actuellement au dessus de la Jamaïque et que beaucoup d’habitants sont privés d’électricité et de réseau, les images et informations se font rare. Sur X, le quotidien The Gleaner a partagé une vidéo où on voit le toit de l’hôpital de Savanna La Mar, dans l’est de l’île, être complètement arraché par les vents.
A roof was completely torn off a building at a section of the Savanna La Mar Public General Hospital due to the passage of Hurricane Melissa. The system made landfall earlier today near New Hope district in Westmoreland, Jamaica. #GLNRToday #TrackingMelissa pic.twitter.com/zBnm9bu4Oq
— Jamaica Gleaner (@JamaicaGleaner) October 28, 2025
L’œil de l’ouragan Mélissa, qui entre désormais dans les terres Jamaïcaines, a été immortalisé lundi par une équipe de «chasseurs d’ouragans» de la US Air force. Grâce à ce vol et aux sondes embarquées, la vitesse exacte des vents et la pression au cœur de l’ouragan ont pu être mesurées. Sur les réseaux sociaux, Andy Hazelton, un des membres de l’équipage, a témoigné d’un «voyage mouvementé» : «Ma première fois dans un ouragan de catégorie 5, c’était définitivement le plus turbulent que j’aie jamais vécu», écrit-il. Depuis, le cyclone a encore gagné en puissance et un nouveau vol organisé ce mardi a donné des sueurs froides aux passagers. A cause de «lourdes turbulences», l’avion a dû écourter ses mesures et rentrer au centre opérationnel pour constater d’éventuels dommages sur l’appareil, explique un communiqué.
From a crewmember on yesterday's Teal 74 mission into now-Category 5 Hurricane #Melissa. As clear of an eye as you will see in the Atlantic basin. pic.twitter.com/5tktvvrIR1
— Jeremy DeHart (@JeremyDeHartWX) October 27, 2025
L’ouragan Melissa est la tempête tropicale la plus puissante de 2025 dans le monde entier, selon une analyse AFP des données météorologiques de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). Cinquième tempête tropicale de catégorie 5 enregistrée en 2025, Melissa est plus puissante, en terme de vitesse des vents (298 km/h) et de pression (892 millibar), que le cyclone Errol, les ouragans Erin et Humberto et le typhon Ragasa. Celui-ci, qui a frappé l’Asie de l’est en septembre, était jusqu’ici considéré comme le plus violent de l’année, avec des vents culminant à 267 km/h, et une pression minimale de 910 mb.
L’ouragan Melissa est seulement le deuxième ouragan de l’océan atlantique à toucher terre avec des vents estimés à 298 km/h, selon le New York Times. Le seul à avoir atteint cette vitesse à son arrivée sur les côtes s’est produit avant que les ouragans ne soient officiellement nommées et était connu sous le nom d’ouragan du Labor Day de 1935. Il a ravagé plusieurs îles de Floride, faisant des centaines de victimes et causant des destructions massives.
Le Premier ministre Andrew Holness a mis en garde contre le risque de dégâts majeurs dans l’ouest de la Jamaïque, où les infrastructures pourraient ne pas résister. L’inquiétude est d’autant plus grande que des glissements de terrain se sont déjà produits, certaines zones ayant reçu des précipitations importantes ces dernières semaines, a expliqué Esther Pinnock, chargée de communication à la Croix-Rouge pour la Jamaïque. Or, «l’eau tue beaucoup plus de personnes que le vent», rappelle le météorologue Kerry Emanuel, qui insiste sur le rôle joué par le changement climatique. En réchauffant les mers, il entraîne l’intensification rapide d’un plus grand nombre de tempêtes, comme ce fut le cas pour l’ouragan Melissa.
L’ouragan Melissa, «l’un des plus puissants ouragans jamais enregistrés dans l’Atlantique», a touché terre mardi en Jamaïque, avec des vents à près de 300 kilomètres par heure, a annoncé le Centre national américain des ouragans. L’ouragan «Melissa a touché terre dans le sud-ouest de la Jamaïque, près de New Hope, avec des vents soutenus estimés à 295 km/h», a précisé l’organisme dans un communiqué. Il s’agit de l’ouragan le plus puissant à avoir jamais frappé ce pays des Caraïbes.
L’ouragan doit toucher Cuba tôt mercredi. Les autorités ont fermé des écoles et commencé à évacuer des habitants, alors que le manque d’électricité freine la diffusion des messages d’alerte. Continuant sa route vers le nord, l’ouragan pourrait ensuite toucher le sud des Bahamas et l’archipel des îles Turques-et-Caïques, un territoire britannique.
Un footing le long de vagues de dizaines de mètres de haut, des requins bondissant dans des piscines privées ou encore une balade improvisée en radeau sur les torrents qui déferlent dans les rues de Jamaïque. A l’approche de ce qui pourrait être l’ouragan le plus violent de l’histoire de l’île des Caraïbes, des images surprenantes circulent en masse sur Internet, au grand désarroi des autorités. Pour cause : elles sont entièrement fausses et générées par intelligence artificielle. Face à la quantité de contenus trompeurs, la ministre de l’Information et sénatrice jamaïcaine Dana Morris Dixon et d’autres membres du gouvernement ont tenu lundi 27 octobre une conférence de presse rediffusée sur YouTube pour fournir des «informations correctes» sur cette tempête, qui a déjà fait plusieurs morts et risque de causer des inondations et glissements de terrain catastrophiques.
Malgré plusieurs précédents, comme l’ouragan Béryl l’an passé, dont les stigmates sont toujours visibles, et des prévisions inquiétantes, de nombreux habitants refusent d’évacuer. «Même s’il était de catégorie 6, je ne bougerais pas», a par exemple expliqué un plombier-carreleur à Port-Royal, petite bourgade côtière près de la capitale Kingston. Selon lui, beaucoup de gens ont gardé de mauvais souvenirs des abris anti-ouragans proposés par les autorités. Plus de 800 lieux ont été recensés comme refuges possibles. Le NHC a recommandé aux personnes n’ayant pas pu les rejoindre de se réfugier dans une pièce sans fenêtres, de se «couvrir avec un matelas» ou de porter un casque. Selon la Croix-Rouge, au moins 1,5 million de personnes, sur les 2,8 millions d’habitants de l’île, pourraient être touchées par Melissa.
Tandis que, sur X, la star jamaïcaine du sprint Usain Bolt encourage ses compatriotes à «rester en sécurité», le ministre des Collectivités territoriales, Desmond McKenzie estime que «ce n’est pas le moment d’être courageux». Les autorités météorologiques ont prévenu que la situation allait s’empirer, avec des bourrasques «potentiellement mortelles», des inondations côtières sévères et des pluies diluviennes qui pourraient provoquer des «glissements de terrain catastrophiques». L’ouragan a déjà fait trois morts en Haïti et un en République dominicaine, trois autres personnes étant décédées en Jamaïque alors qu’elles se préparaient à son arrivée.
Keep Safe Jamaica 🇯🇲 🙏🏿
— Usain St. Leo Bolt (@usainbolt) October 28, 2025
Le puissant ouragan Melissa s’apprête à toucher de plein fouet la Jamaïque et pourrait provoquer des dégâts considérables. Avec des vents soutenus atteignant désormais les 295 kilomètres par heure, l’ouragan de catégorie 5, soit la plus élevée de l’échelle de Saffir-Simpson, continue de se renforcer à l’approche de l’île où il doit toucher terre incessamment. Il est désormais plus puissant que l’ouragan Katrina qui avait ravagé il y a 20 ans la Nouvelle-Orléans et fait plus de 1 000 morts.
«C’est assez angoissant mais je suis en sécurité, écrit notre correspondante depuis Kingston. Nous n’avons plus d’électricité depuis environ 8 heures maintenant. Le vent est assez impressionnant, pas mal d’arbres sont tombés autour de chez moi, je reste à l’intérieur évidemment pour le moment. Mais c’est surtout l’Ouest de l’île qui va être frappé, Kingston est relativement épargné. Il y a eu trois morts et 13 blessés pour l’instant selon les autorités, qui feront un nouveau bilan plus tard dans la journée.»
Aucune. Ces termes désignent tous le même phénomène de tempête tourbillonnaire accompagné de vents supérieurs à 118km/h. Selon Météo France, «la désignation adoptée dépend simplement de l’endroit du globe où se produit le phénomène». Lorsqu’une tempête de ce type frappe une zone allant de l’océan Indien au Pacifique sud, on l’appelle «cyclone», de l’Atlantique nord au Pacifique nord-est, «ouragan» et dans le Pacifique nord-ouest, «typhon».
Décryptage
Attention à ne pas confondre la fin du passage de l’ouragan et son œil - son centre -, alertent les spécialistes. Alors que Melissa doit toucher les côtes Jamaïcaines d’ici une heure, la population devrait connaître une période de calme quand l’œil de l’ouragan, d’une largeur de plusieurs kilomètres, passera au-dessus de leurs têtes. Lors de ce passage, il y a généralement très peu de vent et de nuages. Juste avant l’œil, il y aura le mur de l’ouragan, soit les vents les plus violents et les pluies les plus torrentielles. Après l’œil, les vents reviendront, aussi puissants mais dans le sens contraire.