Un homme en garde à vue en Gironde. Dans le cadre de l’enquête sur l’incendie de Landiras, qui a brûlé 10 500 hectares de forêt depuis mardi, un homme a été placé en garde à vue, a annoncé lundi soir le parquet de Bordeaux dans un communiqué. L’enquête en cours, «qui se poursuit avec de nombreuses expertises et des auditions de témoins», a été ouverte pour «destruction par incendie de bois, forêt, lande, maquis ou plantation d’autrui pouvant causer un dommage aux personnes», a indiqué la même source. Le parquet avait annoncé vendredi privilégier la «thèse criminelle» pour expliquer le déclenchement de cet incendie, l’un des deux qui sévissent depuis le 12  juillet en Gironde avec celui de La Teste-de-Buch (5 000 hectares brûlés).

151 hectares de végétation ont brûlé dans le Finistère. Quelque 151 hectares de végétation ont flambé dans les monts d’Arrée dans un incendie qui est «encore en cours de propagation». Cet incendie dont «la cause n’est pas encore connue» s’est déclaré ce lundi vers 14 h 45, sur la commune de Brasparts (Finistère), a indiqué la préfecture du Finistère dans un communiqué. «Le renfort d’un avion bombardier d’eau Dash a été mis à disposition par le préfet de zone» et est attendu sur place dans la soirée, selon la même source.

«A cette heure, l’incendie est encore en cours de propagation et 151 hectares de végétation ont brûlé. De nombreux moyens de lutte contre le feu ont été engagés dont 140 pompiers, 30 véhicules de lutte contre les incendies et le renfort des sapeurs-pompiers» des Côtes-d’Armor et du Morbihan, précise-t-on de même source.

Au Maroc, les feux de forêts circonscrits ou sous contrôle. Les feux de forêts qui dévastaient depuis la semaine dernière des régions boisées du nord du Maroc sont circonscrits ou sous contrôle depuis dimanche soir, selon les autorités locales. L’un des derniers foyers, qui a ravagé 500 hectares dont la moitié de couvert forestier, a été maîtrisé lundi dans la province de Tétouan, près de Tanger, selon des sources locales. Ailleurs, les équipes de lutte anti-incendie sont venues à bout des principaux incendies, en particulier dans la province de Larache, la plus touchée, où une personne est décédée. Selon l’Agence nationale des Eaux et Forêts (ANEF), la superficie totale endommagée par les feux a atteint 6 600 hectares jusqu’à dimanche.

Face aux incendies, un deuxième mort en Espagne. Les incendies qui font rage en Espagne ont provoqué la mort d’un berger dans le nord-ouest du pays, ont annoncé lundi les autorités locales. Il s’agit du deuxième décès après celui d’un pompier dimanche dans la même zone. Le corps d’un homme de 69 ans a été retrouvé à environ quatre kilomètres à l’ouest d’Escober de Tabara, dans la province de Zamora, «dans une zone brûlée par le feu de forêt qui s’est déclaré [au niveau de la commune voisine de] Losacio», a annoncé le gouvernement régional de Castille-et-Léon dans un communiqué, sans fournir davantage de détails. La localité où est décédé cet homme, un berger selon les services de secours, avait été évacuée comme une vingtaine d’autres en raison de ce feu.

Jour le plus chaud de l’année aux Pays-Bas. Les Pays-Bas ont enregistré lundi leur jour le plus chaud de l’année jusqu’ici, la température ayant atteint 33,6 degrés dans la ville de Westdorpe (sud-ouest). Mardi, les températures pourraient atteindre les 38-39°C dans le sud et le centre des Pays-Bas.

Au sud d’Avignon, reprise de feu «virulente». L’incendie déclenché jeudi par des étincelles au passage d’un train de marchandises au sud d’Avignon a connu lundi une «nouvelle reprise virulente» selon les pompiers, conduisant à l’évacuation de deux quartiers de Barbentane (Bouches-du-Rhône), à la demande du maire du village. Ce feu, qui avait débuté jeudi au pied du massif de la Montagnette, dans le nord des Bouches-du-Rhône, brûlant quelque 1 500 hectares, a subi une nouvelle reprise lundi après-midi. Les pompiers du département ont dû déployer 500 pompiers et 140 engins au total, avec l’assistance dans les airs de trois hélicoptères bombardiers d’eau et d’un Canadair.

En Bretagne, difficiles conditions de travail dans la restauration. Trois billig et deux gaufriers, chacun à 200°C, il fait chaud dans le Kiosque de Mimi. Situé face au bassin de baignade de l’île de Conleau à Vannes, c’est service continu depuis 9h30 ce matin. Alors quand on demande à Mireille si elle n’a pas trop chaud, on se dit que c’est une question bête. Bien sûr qu’elle et ses collègues, Nina et Charles, meurent de chaud. Nina lance en rigolant que : «le ventilateur a servi de sèche-cheveux». Les clients affluent depuis ce matin et en redemandent. Des crêpes, des galettes et des gaufres chaudes. Alors que le thermomètre flirte avec les 40°C, un client mord goulument dans une gaufre recouverte de chocolat fondu. «Si on ne fermait pas, on pourrait rester là jusqu’à 22h, raconte Charles, qui s’est occupé de la terrasse toute la journée. Mais là, on en a marre, on ferme.» La baignade, elle, continue et ne désemplit pas. De notre correspondante sur place, Julie Lallouët-Geffroy.

16 000 évacuations d’anticipation aujourd’hui en Gironde, soit autant que les six derniers jours. En tout, 32 000 personnes ont dû quitter les lieux. Selon la préfète de Gironde, 16 000 nouvelles évacuations ont eu lieu aujourd’hui, soit autant que les six derniers jours. Du côté du bassin d’Arcachon, les animaux du zoo ont dû être transportés vers celui de Pessac plus tôt dans la journée. «La nuit prochaine va être dure», a déclaré Fabienne Buccio, préfète, à l’occasion d’un point presse lundi soir. «La situation reste compliquée, la fin d’après-midi est toujours le plus difficile.» Les dégâts sont immenses : cinq campings de la région ayant été évacués ont été détruits à 90 % et la surface totale brûlée s’élève à 5000 hectares à ce stade. «On continue la lutte, le feu ne fait pas ce qu’il veut, nous construisons des pare-feux, des fossés, tout autour de lui car le vent tournant le feu bouge, il n’y a plus de tête de feu mais des fronts des 4 côtés», détaille Fabienne Buccio. Environ 600 papiers étaient mobilisés ce lundi face aux feux, et des renforts de tous les départements arriveront dès demain.

«Je pensais que la Bretagne serait épargnée.» Maël apprécie la chaleur «Cela ne dure qu’une journée, enfin on a un bel été.» Sa compagne, en revanche, fond : «Moi j’ai du mal à la supporter.» Sur l’île de Conleau, à Vannes, il y a de quoi se baigner. Audrey, les cheveux trempés, ne s’y est pas trompée et s’est rafraîchie. «Qu’il fasse aussi chaud, aussi vite, ça fait quasiment peur. Je pensais que la Bretagne serait épargnée.» Léane, elle, espère que les gens vont prendre conscience du changement du climatique, «là, ce qu’on vit, c’est un impact direct du changement climatique». Maël se montre plus sceptique et relativise : «Quand j’étais petit, on avait de vrais étés. Depuis plusieurs années, il fait chaud en juin mais pas en juillet ni en août.» De notre correspondante sur place, Julie Lallouët-Geffroy.

En France, de nombreux records absolus de température battus. Plusieurs records historiques de température ont été battus lundi, de Brest à Biscarrosse en passant par Nantes, lors de la «journée la plus chaude de cette vague de chaleur», a annoncé Météo-France. Selon des valeurs provisoires relevées à 17h, le thermomètre a affiché 39,3°C à Brest (contre un précédent record de 35,1°C en août 2003), 39,5°C à Saint-Brieuc (contre 38,1°C en août 2003), 42°C à Nantes (contre 40,3 °C en juillet 1949) ou encore 42,6°C à Biscarrosse (contre 41,7°C en juin 2022).

«Tous les jours, ce serait impossible». «Je suis au bout» lance Léane, le front perlé de sueur, le parasol sous le bras, à Séné (Bretagne). Le soleil cogne, le vent est chaud, la marée est basse, heureusement que les arbres offrent leur ombre en guise d’abri. Pas de marée humaine étalée sur les plages, ni d’enfants hurlant, jouant au ballon et construisant des châteaux. La chaleur écrase tout. La plage est silencieuse, on entend les branches des arbres craquer. «Une journée comme celle-là, ça passe, mais tous les jours, ce serait impossible, raconte Léane. Heureusement que c’est ma journée de repos !» Car demain, elle repart faire le service en terrasse dans un restaurant de Vannes. De notre correspondante sur place, Julie Lallouët-Geffroy.

Au Royaume-Uni, les aéroports fondent sous la chaleur. Enfin, leurs pistes. L’aéroport de Luton, au nord de Londres, a annoncé avoir suspendu tous ses vols lundi après-midi, après la découverte d’un «défaut» dans l’asphalte déformé par la chaleur sur la seule piste. Les vols ont été détournés vers d’autres aéroports du Royaume. La Royal Air Force (RAF) a également fermé sa plus importante base militaire, où la piste d’atterrissage a «fondu», a indiqué un porte-parole du ministère de la Défense.

En Bretagne, Michel et Micheline sous une chaleur exceptionnelle. Dans le golfe du Morbihan à Séné, c’est sous les pins que la population s’abrite à l’ombre et en plein vent. Michel et Micheline sont venus poser leur chaise, leur livre et leur thermomètre pour l’après-midi. Il indique 36°C. «C’est exceptionnel, on étouffe, raconte Micheline. On est venus ici exprès par avoir du vent. D’habitude, on a même un peu froid ici. Mais là, ça ne suffit pas.» Habitants du golfe depuis dix ans, il fait trop chaud chez eux : 27°C volets fermés. «On se pensait à l’abri en Bretagne, lance Micheline, il va falloir s’y faire.» Avec la marée basse, la mer ne rafraîchit plus explique Michell : «Il faut marcher dix minutes pour avoir de l’eau jusqu’aux genoux.» Il faudra attendre la nuit pour retrouver la marée haute. Déjà, ils anticipent leur nuit : «il fera plus de 30°C vers 5h du matin mais demain, on devrait retomber à 25°C, c’est dur pour le corps de s’adapter.» De notre correspondante sur place, Julie Lallouët-Geffroy.

La vigilance canicule orange gagne de nouveaux départements en France. L’épisode caniculaire qui s’abat sur l’Hexagone attend son point culminant : 15 départements sont en vigilance rouge, et 69 autres départements ont été placés lundi après-midi en vigilance orange par Météo-France. Le pic de cette 45e vague de chaleur recensée en France depuis 1947 touche la façade ouest, des Landes et du Gers jusqu’au Finistère.

En Espagne, des rails à travers le feu. Un train reliant la capitale, Madrid, à Ferrol sur la côte nord de l’Espagne, s’est arrêté lundi matin à la hauteur de la ville de Zamora où le feu faisait rage, à la stupeur de ses passagers. Le train est repartir après quelques minutes de panique.

Nouveau feu, nouvelles évacuations dans les Bouches-du-Rhône. Autour de Barbentane, Tarascon et Graveson, on croyait l’incendie circonscrit depuis plusieurs jours mais les flammes ont repris lundi dans le massif de la Montagnette (Bouches-du-Rhône). Selon France Bleu, «la commune de Barbentane demande d’évacuer plusieurs secteurs, notamment quartier des Carrières, Voulongue et celui de la Maison familiale et rurale (MFR)». Pour l’instant, la presse locale parle de 200 personnes évacuées. «Il est à craindre que nous ayons des maisons brûlées», a déclaré le maire de Barbentane, Jean-Christophe Daudet.

Gare au retournement de situation météo. Sur la façade atlantique mardi, une chute brutale des températures est attendue mardi après des jours de canicule. Météo France alerte notamment sur les risques que comportent les rafales de vent.

Une canicule historique aussi au Royaume-Uni. A la mi-journée, la température atteignait 35 °C à Cambridge, au centre de l’Angleterre. La barrière des 40 °C devrait être franchie dans plusieurs régions et notamment dans la capitale Londres. Penny Endersby, la directrice du Met Office, qui mesure les phénomènes météorologiques dans le pays, a confirmé que ce jour pourrait être «le plus chaud dans l’histoire du Royaume-Uni». L’Agence de sécurité sanitaire britannique a émis une alerte de niveau 4, le plus élevé, correspondant à une urgence nationale. Alors que l’année scolaire outre-Manche s’achève d’ici à la fin de la semaine prochaine, et que de nombreuses écoles ont déjà fermé, le gouvernement a laissé aux chefs d’établissement la décision finale d’une fermeture des classes pour ces 48 heures brûlantes. Des lignes ferroviaires sont également interrompues en raison de la chaleur.