Pas de TER en Hauts-de-France vendredi matin. Le trafic TER, à l’arrêt dans les Hauts de France depuis jeudi matin en raison de la tempête Ciaran, restera «complètement interrompu» vendredi matin et «très perturbé» l’après-midi, a indiqué la SNCF sur X (ex Twitter). Certaines lignes ne reprendront que samedi «dans le cours de la matinée». La SNCF avait déjà indiqué que certaines lignes de TER mais aussi de TGV, notamment dans l’ouest, resteraient interrompues vendredi, soulignant que 4 000 agents, dont 250 bûcherons, étaient mobilisés.

RTE annonce un total de 20 lignes haute tension coupées en France. Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire du réseau électrique haute tension, a mis à jour son bilan des dégâts liés à la tempête Ciaran. Aux 13 lignes touchées en Bretagne (10 000 foyers privés d’électricité) s’ajoutent 7 lignes affectées en Normandie dont 2 ont engendré des coupures sur le réseau pour l’équivalent de 5 000 foyers. RTE précise à Libération que les lignes normandes concernées «ont été remises en tension dans l’après-midi» et que deux d’entre elles nécessitent des travaux prévus vendredi. La société ne précise pas pour le moment si des incidents similaires ont eu lieu dans les Hauts-de-France.

Un deuxième mort recensé en France, un homme ayant chuté de son balcon au Havre. Un homme de 70 ans est mort après avoir chuté de son balcon au Havre jeudi midi lors du passage de la tempête Ciaran, ce qui porte à deux le nombre de personnes décédées, a-t-on appris auprès des pompiers et du ministère de l’Intérieur. L’homme «a fait une chute mortelle après avoir été heurté par les volets de l’habitation suite à des vents violents», a précisé le ministère de l’Intérieur.

«Trois fois» plus de clients privés d’électricité en Bretagne et Normandie que lors de la tempête de 1999, selon Enedis. Le nombre de personnes touchées par des coupures d’électricité suite au passage de la tempête Ciaran a été, en Bretagne et en Normandie, «jusqu’à trois fois supérieur à ce qui a été considéré comme étant la tempête du siècle, c’est-à-dire les tempêtes Lothar et Martin de 1999», a déclaré jeudi lors d’un point presse la présidente d’Enedis Marianne Laigneau. «Dans certains endroits en Bretagne et en Normandie, le réseau a été haché menu», a-t-elle ajouté, qualifiant l’événement «d’exceptionnel voire hors norme».

Toujours plus d’un million de personnes sans réseau. Le ministre délégué chargé du numérique, Jean-Noël Barrot, déplore sur X (anciennement Twitter) les défaillances de réseaux mobiles dues à la tempête Ciaran. Il remercie dans la même publication les opérateurs mobilisé.

Dans le Finistère, la circulation reprend tout doucement. La préfecture du Finistère a publié un nouveau point d’information à 15 heures dans lequel il est précisé que l’interdiction de circulation mise en place depuis jeudi matin est toujours en vigueur. Néanmoins, plusieurs axes sont désormais ouverts, sous conditions : la vitesse reste limitée à 20 km/h, notamment aux seins des agglomérations de Brest et de Quimper.

«Le vent a même déclenché l’alarme incendie cachée dans les combles». Dans les rues désertées de Plouzané, à 15 kilomètres à l’Ouest de Brest, seules des branches, des tôles ou bouts de palissades peuplent les rues après le passage de Ciaran. Franck Nicolas et sa famille sont de sortie pour une petite heure. «Une petite balade pas trop loin de la maison». Le retour au calme, au silence après une nuit très agitée. La pluie tambourinait sur les vitres. «Le vent a même déclenché l’alarme incendie cachée dans les combles», raconte le père de famille. Au petit matin, Franck est sorti faire un petit état des lieux, sur sa pelouse, seulement quelques «bricoles». Heureusement pour la famille Nicolas, ils s’étaient bien préparés. «La voiture, les pots de fleurs, tout ce qui pouvait être abîmé ou s’envoler a été mis à l’abri dans le garage.» Mais au bout de la rue piétonne, la voisine des Nicolas, âgée de 84 ans, «avait les yeux rougis». La tempête a emporté sa palissade. Un peu plus loin, la cabane d’une autre Plouzanéenne a été éventrée. Encore plus loin, c’est un bout de toit qui a été emporté. «J’avais vécu la tempête de 1999, ça n’avait rien à voir, se rappelle Franck, je n’avais jamais vu autant de débris sur les routes.»

Tempête Ciaran: «encore des perturbations» sur certains TER vendredi, selon Clément Beaune. Les dégâts provoqués par la tempête Ciaran conduiront vendredi à des «perturbations sur certaines lignes de TER», a prévenu jeudi le ministre délégué aux Transports Clément Beaune, rappelant que plus de 250 agents, notamment des bûcherons, étaient en cours d’intervention. «Il y a aura des perturbations sur certaines lignes de TER, notamment en Bretagne, en Normandie, très certainement dans les Hauts-de-France demain», a-t-il affirmé, précisant que la circulation des trains en Ile-de-France pourra elle reprendre «intégralement».

Au moins cinq morts en Europe à cause de chutes d’arbre après la tempête Ciaran. La tempête Ciaran qui frappait jeudi l’ouest de l’Europe a fait au moins cinq morts sur le continent. Des chutes d’arbres causées par les violentes rafales de vent sont à l’origine des accidents mortels: une victime dans un parc de Gand en Belgique, une deuxième en plein centre de Madrid, un chauffeur routier en France, une quadragénaire en Allemagne et un cinquième mort aux Pays-Bas. La personne décédée jeudi à Gand (ouest) a été victime de la chute d’un arbre provoquée par les violentes rafales de vent dues à la tempête Ciaran, a annoncé la police locale. Cette chute d’arbre, dans un parc dans la ville flamande, a également blessé à la jambe une seconde personne, a indiqué un porte-parole.

«Ce qui nous manque, ce sont des moyens humains en nombre.» A Plobannalec-Lesconil, commune du pays bigouden, le trait de côte a été moins impacté que ce qui était redouté. Mais dans les terres, «il y a beaucoup d’arbres et de branches qui sont tombés, des clôtures à terre, un poteau électrique… La flèche de l’église de Lesconil a chuté, ce qui a causé un trou dans la toiture», raconte au téléphone le maire, Cyrille Le Cleach, qui se félicite qu’il n’y ait «pas de victime» mais «seulement des dégâts matériels». Et encore : l’homme se souvient de l’ouragan de 1987, «notre référence», qui avait endommagé nombre de toits. Cette fois, «les ardoises ont mieux tenu».

Depuis ce matin, «les équipes sont à pied d’œuvre pour libérer les axes de circulation, c’est la priorité. On essaye de faire du mieux qu’on peut pour remettre le plus vite possible nos axes en état. Ce qui nous manque, ce sont des moyens humains en nombre. On a réquisitionné tous nos agents des services techniques, soit neuf personnes. Mais on ne peut pas fournir une tronçonneuse à tout le monde. Trois ou quatre se sont proposées pour donner un coup de main, mais on ne peut pas faire intervenir des volontaires comme ça, il y a du tronçonnage, du tractopelle, parfois des fils électriques par terre», souligne l’élu. 80 % de la commune est encore sans électricité. «C’est notre principal problème. Certains aussi n’ont pas de réseau téléphonique», indique-t-il, sans perspective de retour à la normale de ce côté. Pour recueillir les doléances des administrés, élus et employés assurent un accueil en mairie. Par Elodie Auffray, correspondante à Saint-Brieuc.

Aux Pays-Bas, Ciaran a raison du championnat de cyclisme... vent de face. Habituellement, les organisateurs sont ravis de voir se gonfler les manches à air, guettant les prévisions météo pour annoncer au dernier moment la tenue de leur événement. Mais ce jeudi, trop, c’est trop. «Nous avons suivi avec attention le développement de la tempête Ciaran et, malheureusement, elle est devenue trop forte. La sécurité de chacun est notre priorité», écrivent les organisateurs du NK Tegenwindfiesten, soit le championnat des Pays-Bas de cyclisme vent de face. La compétition aurait du se tenir ce jeudi après-midi le long des 8,5km de l’Oosterscheldekering, le barrage de l’Escaut, le plus important ouvrage de prévention contre les tempêtes de la mer du Nord de la province… Par Louis Moulin.

Du tronçonnage gratuit ? De la solidarité et de l’opportunisme. Plusieurs personnes proposent de venir débarrasser gratuitement les arbres des personnes qui auraient été touchées par Ciaran la nuit dernière. Ainsi, à Moëlan-sur-Mer, dans le Finistère, un internaute propose ses services en échange de «la récupération des morceaux». Succès immédiat dans les commentaires, les candidats étant nombreux. Mais attention, aux dernières nouvelles, l’interdiction de circuler dans le département était toujours en vigueur à 11 heures. Depuis, la préfecture n’a plus communiqué.

RTE dresse un premier bilan de la tempête en Bretagne. Dans un premier bilan qui ne concerne pour le moment que la Bretagne, Réseau de transport d’électricité (RTE), l’entreprise responsable du réseau électrique haute tension en France, fait état de deux postes électriques hors tension (11 MWh, soit l’équivalent de 10 000 foyers coupés) à la suite du passage de la tempête Ciaran. RTE indique aussi à Libération que 13 lignes haute tension ont été coupées sans que cela ait eu d’impact sur le réseau : les lignes haute tension étant toujours doublées par des lignes de secours. Globalement, le grand plan de renforcement du réseau mis en place après les tempêtes de 1999 semble avoir porté ses fruits. A l’époque, après deux jours de déluge, RTE relevait 184 postes électriques endommagés et 1 000 pylônes touchés dans toute la France. L’entreprise annonce qu’elle communiquera sur un bilan global, en incluant la Normandie et éventuellement les Hauts-de-France, dans les prochaines heures. Par Jean-Baptiste Chabran.

Une tempête «impressionnante» dans le Finistère. Claire, 28 ans, professeure de mathématiques, est en vacances dans la maison familiale de Perros-Guirec. Son père est resté pantois devant la tempête, «la pire de sa vie, la plus impressionnante». La nuit, c’est comme si leur maison avait tremblé. Le vent a secoué le toit, répandant dans la maison «des bruits d’objets qui tombent», faisant «s’ouvrir les portes», et «craquer le placo». Heureusement, chez eux, les dégâts sont limités. Le vent a seulement emporté un olivier, ayant lui-même soulevé la terrasse en se déracinant. Chez leurs voisins, c’est une autre histoire. La grande maison, construite en hauteur, est orientée plein ouest. «Une partie du toit s’est soulevée et de grosses lames de zinc sont tombées.» Par Juliette Delage.

Un mort en plein centre de Madrid. Une femme est morte ce jeudi, en plein centre de Madrid, à la suite de la chute d’un arbre. Celle-ci a été provoquée par les fortes rafales de vent dues à la tempête, ont annoncé les services d’urgence de la capitale. Cinq autres personnes ont été blessées en Espagne, où de nombreuses régions font l’objet d’alertes météo en raison de vents très violents. Le nord-ouest du pays est le plus touché avec des rafales de vent ayant dépassé les 150 km /heure sur la côte atlantique et des vagues pouvant atteindre 8 ou 9 mètres. Le gouvernement a appelé les Espagnols à «faire très attention sur la route et à limiter leurs déplacements». Au total, près de 50 vols ont dû être annulés dans le pays et la tempête a également entraîné l’interruption du trafic ferroviaire ce jeudi, en particulier sur certaines lignes de Galice, dans le Nord-Ouest.

France Bleu dit avoir fait d’énormes progrès en termes de prévention. «On essaie de jouer à fond notre rôle de service public, affirme Céline Pigalle qui dirige ce réseau de radios locales publiques depuis février. Sur cette tempête on a beaucoup travaillé en amont, en prenant des contacts avec les préfectures et les cellules de crise afin de donner des informations précises.» Les antennes de France Bleu étant largement ouvertes aux auditeurs, ceux-ci n’hésitent pas à appeler pour prévenir qu’un arbre est tombé à tel endroit et que la route est coupée, ce qui donne des infos supplémentaires territoire par territoire, quasi-rue par rue. «Depuis mercredi toutes nos antennes du nord-ouest de la France sont sur le pont, on fait des éditions spéciales au fil de l’avancée de la tempête, précise Céline Pigalle. La locale de Quimper a été en édition spéciale mercredi soir de 20 heures à minuit. Lille vient de me signaler que l’aéroport venait de fermer, du coup on a fait passer France Bleu Nord en édition spéciale. Les locales sont obligées de s’organiser. A France Bleu Breizh Izel, il n’y avait plus d’électricité, ils ont réussi à tenir l’antenne grâce au groupe électrogène.» Ce branle-bas de combat va durer jusqu’à dimanche. L’idée est d’être le plus utile possible mais aussi d’entrer dans les foyers afin que les gens vivant seuls ne se sentent pas démunis et abandonnés. Par Alexandra Schwartzbrod.

A Morlaix, dans le Finistère, «on n’a pas eu de surprise, la tempête s’est déroulée comme prévu». Jean-Paul Vermot, le maire de Morlaix, se réjouit ce jeudi : «Nous n’avons aucune victime à déplorer dans le pays de Morlaix, c’est une immense satisfaction.» Les prévisions météo ont fait mouche, «ce qui nous a permis de très bien nous organiser. Dès lundi, les services de la mairie et les pompiers ont prévu les astreintes nécessaires.» Sa soirée, le maire l’a passé aux côtés des sauveteurs dans le centre de commandement. Là encore, pas de surprise. Jusqu’à minuit, des torrents d’eaux se sont abattus sur la commune et c’est entre minuit et 4 heures que les rafales, «atteignant les 150 km/h ont fait le plus de dégâts.» Dans la foulée, les premières astreintes techniques ont été déclenchées. «On avait plus un seul accès dans la ville, les rues étaient jonchées de branches ou d’arbres assez conséquents.» Confinés, les Morlaisiens ont respecté «à la lettre» les règles de la préfecture et ont patiemment attendu avant de sortir constater les dégâts. «Deux toitures de maison ont été arrachées par la tempête, les deux familles ont été relogées, note Jean-Paul Vermot. Alors qu’il coordonne ce jeudi midi les opérations de réparations et des déblayages des routes, l’élu PS ne cache pas son ébahissement devant la force de Ciaran. «En vingt ans passés ici, c’est du jamais-vu», souffle-t-il. Mais que les Morlaisiens se rassurent, leur viaduc, lui, n’a pas été fragilisé. Par Lucas Zaï-Gillot.

Les dégâts en images. Les vents qui ont frôlé les 200 km/h dans le Finistère et, ont entraîné de nombreuses coupures d’électricité et des arbres couchés ou déracinés. Des bâtiments se sont effondrés et une «mer d’écume» s’est déversée à Penmarc’h.

La SNCF relève plusieurs dizaines d’incidents sur le réseau ferroviaire. La tempête Ciaran provoqué des dizaines d’incidents, «essentiellement liés à des chutes d’arbres et de branches qui se sont envolées et sont tombés sur les voies ou sur les caténaires», annonce la SNCF. Ces incidents, qui ont parfois «provoqué des disjonctions d’alimentation électrique impactant les caténaires et les installations de sécurité (passages à niveau et postes d’aiguillage)», ont principalement eu lieu dans les régions où les trains ont interdiction de circuler. Comme prévu, le trafic TER est interrompu pour toute la journée ce jeudi en Bretagne, dans les Pays de la Loire, en Normandie, en Centre-Val de Loire et dans les Hauts-de-France. Les TGV circulent mais seulement entre Paris et Rennes, Paris et Tours, et Paris et Lille dans les régions concernées, sans desservir les gares intermédiaires. La SNCF a mobilisé «près de 4 000 agents de SNCF Réseau et 150 trains de reconnaissance pour recenser les dégâts et procéder aux réparations des caténaires endommagées, déblayer et nettoyer les voies», a affirmé le groupe. La filiale Eurostar - qui englobe désormais Thalys - anticipe «un impact important» pour ses trains avec retards et annulations à la clef.