Autrefois niché au cœur du massif des Ecrins à 1 700 mètres d’altitude, dans la région de l’Oisans-en-Isère, le hameau de la Bérarde est désormais rayé de la carte. Très tôt vendredi 21 juin, le torrent du Vénéon s’est déchaîné, emportant sur son passage arbres, chalets ainsi que les routes menant à ce petit village rattaché à la commune de Saint-Christophe-en-Oisans. La faute à d’impressionnantes précipitations et à la fonte – exacerbée par le réchauffement climatique – des neiges sur les sommets aux alentours. Une centaine de personnes ont dû être évacuées par hélicoptère dans la journée de vendredi, les secours ne pouvant accéder au village que par les airs.
Dans les Ecrins, les très fortes pluies de la nuit combinées à la fonte des neiges provoquent de fortes inondations.
— Maxime Combes (@MaximCombes) June 21, 2024
Ici, les images d'un petit village que je connais bien, La Bérarde, à 1700 mètres d'altitude au fond de la vallée du Vénéon. 💔pic.twitter.com/EUMkVlgjwf
Face à l’ampleur des dégâts, le ministre de la Transition écologique, Transition écologique, Christophe Béchu, a promis ce samedi 22 juin sur BFMTV une «mission d’évaluation des dégâts» pour «très rapidement débloquer un fonds d’urgence pour les collectivités locales» et permettre le début des travaux «dès les prochains jours». L’objectif est de «restaurer l’accessibilité des villages» au plus vite, ajoute-t-il.
Aucune victime à déplorer, «un miracle»
Quatre hélicoptères ont été engagés pour cette vaste opération de sauvetage, nécessitant de nombreux allers-retours. Vendredi soir, tous les sinistrés ont été accueillis dans la station touristique des Deux-Alpes, logés dans le Palais des sports de la commune, à une dizaine de kilomètres à vol d’oiseau de la Bérarde. D’après Stéphane Sauvebois, maire des Deux-Alpes, «sur 117 personnes rapatriées, il y avait des touristes qui sont repartis d’eux-mêmes, d’autres qui ont pu être relogés par des proches». Ce samedi, alors que la décrue est en cours dans la vallée du Vénéon, «il restait 37 personnes à reloger en urgence dans une résidence, un établissement s’est proposé tout de suite», indique l’édile.
Aucune victime n’est à déplorer pour le moment, «un miracle» estime auprès de France Bleu Isère le maire de Saint-Christophe-en-Oisans, Jean-Louis Arthaud. Mais les recherches se poursuivent, notamment en altitude, la Bérarde étant un haut lieu de l’alpinisme. «On a fait le tour des refuges, on a contacté les gardiens de refuges, on a fait des reconnaissances en hélicoptère, malgré tout il faut toujours être prudent sur ce genre de choses», a déclaré Louis Logié, préfet de l’Isère. «A cette heure, l’accès du hameau par la route est toujours coupé» par l’inondation, a précisé un porte-parole de la préfecture de l’Isère, alors que Météo France a classé, ce samedi, le département en vigilance jaune pour crues, orages et pluie-inondation.
«De nombreux dégâts matériels sont constatés sur les habitations et les axes routiers et un diagnostic de l’état des routes sera lancé samedi, pour plusieurs jours», indiquait vendredi la préfecture du département. Déterminé, Jean-Louis Arthaud compte demander l’état de catastrophe naturelle sur sa commune au plus vite. «Je pense que dès lundi je vais déposer un dossier, évidemment. Les gens qui ont tout perdu, il faut qu’ils aient des aides de leurs assurances», assure-t-il auprès de France Bleu Isère. Christophe Béchu a assuré que l’état de catastrophe naturelle serait reconnu dans «une quinzaine de jours» pour la commune sinistrée.
Dans la presse locale, les habitants expriment leur sidération face à cet événement particulièrement violent. Il faudra des semaines, voire des mois pour reconstruire la vallée, décimée en l’espace de quelques heures.
Mise à jour à 19 h 10 avec les déclarations de Christophe Béchu.