Le gouvernement français a autorisé pour la première fois en France un projet de recherches d’hydrogène dit «blanc», soit un combustible naturellement présent dans le sous-sol et dont l’intérêt est croissant pour décarboner l’industrie et les transports, a fait savoir ce dimanche 3 décembre le ministère de la Transition énergétique, en pleine COP28 à Dubaï. Annoncé dans le Journal officiel, ce «permis exclusif de recherches de mines d’hydrogène natif, hélium et substances connexes dit Sauve Terre H2 concernera une zone de 225 km2 environ située dans les Pyrénées-Atlantiques (Sud-Ouest)», précise l’arrêté du 23 novembre.
Ledit permis a été accordé à la société TBH2 Aquitaine pour une durée de cinq ans, devenant ainsi le premier des projets de recherches d’hydrogène naturel à être autorisé parmi les six déposés en France. Les cinq autres sont «à l’instruction», a précisé le ministère de la Transition énergétique. «TBH2 Aquitaine restera la première société en France à avoir obtenu un permis exclusif de recherches pour l’hydrogène natif», s’est félicité le fondateur de la société, Vincent Bordmann, qui évoque un «grand jour». Selon lui, l’octroi de ce permis signifie que les travaux d’exploration peuvent commencer, à savoir des études, notamment sismiques. Le forage n’interviendra que dans deux ou trois ans, après de nouvelles autorisations. Dans les Pyrénées-Atlantiques, une autre demande de permis a été déposée en mars, conjointement par les sociétés 45-8 Energy et Storengy, pour une superficie de 266 km2, mitoyenne du projet Sauve Terre H2 sur 10 km.
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Appétits croissants
L’hydrogène est très convoité pour le potentiel de décarbonation qu’il offre aux industries et à la mobilité, à condition d’être lui-même produit à partir d’électricité verte ou décarbonée. Présent naturellement partout sur la planète, l’hydrogène blanc suscite de fait des appétits croissants car il a l’avantage de ne pas émettre de CO2, un des gaz à effet de serre responsables du changement climatique, contrairement à celui produit à partir d’énergies fossiles dit hydrogène «gris». Jusqu’à présent, 95 % de l’hydrogène produit dans le monde appartient à cette catégorie dite grise, fabriqué par les industriels de la chimie ou de la pétrochimie par le «réformage» du gaz, un processus très émetteur de gaz à effet de serre.
Par ailleurs, d’autres formes d’hydrogène existent : «bleu», «vert» et «jaune», selon qu’ils recourent au gaz avec captage de carbone, à des sources d’électricité verte (éolienne, solaire, hydroélectrique) par électrolyse de l’eau ou qu’il est produit à partir d’électricité nucléaire.