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Libération
Encore un effort

Energies renouvelables : le monde peut atteindre ses objectifs, à condition d’aider les pays du Sud

Les nations pourront tripler leurs capacités d’énergie propre d’ici 2030 s’ils saisissent les opportunités d’action à court terme, estime un nouveau rapport de l’Agence internationale de l’énergie publié ce mercredi 9 octobre.
Les panneaux solaires du plus grand parc solaire allemand à Werneuchen, le 21 septembre 2023. (Lisi Niesner/REUTERS)
publié le 9 octobre 2024 à 11h24

Les pays du monde pourront-ils atteindre leurs objectifs en matière d’énergies renouvelables ? Sûrement, à condition de soutenir leur développement en Afrique et en Asie du Sud-Est, affirme ce mercredi 9 octobre l’Agence internationale de l’énergie (AIE). «Les énergies renouvelables sont en passe de répondre à près de la moitié de la demande mondiale d’électricité d’ici à la fin de cette décennie», précise l’AIE dans son encourageant rapport annuel Renouvelables 2024. De quoi répondre à l’objectif de triplement des capacités d’ici 2030, fixé lors de la COP28 en décembre 2023 à Dubaï.

«Le monde est sur le point d’ajouter plus de 5 500 gigawatts (GW) de nouvelles capacités d’énergie renouvelable entre 2024 et 2030», ce qui représente «presque trois fois l’augmentation observée entre 2017 et 2023», détaille l’Agence de l’énergie de l’OCDE. Selon cette organisation, «près de 70 pays, qui représentent collectivement 80 % de la capacité mondiale d’énergie renouvelable, sont sur le point d’atteindre ou de dépasser leurs ambitions actuelles.» Une excellente nouvelle, puisque en juin 2024, l’AIE annonçait que les engagements des pays ne remplissent qu’à 70 % cet objectif de triplement des capacités.

Plus audacieux dans les objectifs

Si cette croissance «n’est pas totalement en ligne» avec l’objectif fixé lors de la COP28 de tripler la capacité mondiale d’énergies renouvelables d’ici à la fin de cette décennie, «cet objectif de triplement est tout à fait possible si les gouvernements saisissent les opportunités d’action à court terme».

Pour parvenir à ce triplement, l’AIE demande aux pays d’être plus «audacieux» dans les objectifs climatiques rehaussés qu’ils sont censés présenter d’ici à 2025 selon l’accord de Paris. L’AIE leur recommande surtout de renforcer la coopération internationale afin de réduire les coûts de financement des renouvelables (éolien, solaire, biogaz), qui sont «élevés dans les économies émergentes et en développement» et ont pour effet de freiner leur croissance dans des régions comme l’Afrique et l’Asie du Sud-Est, pourtant à «fort potentiel».

Le déploiement rapide des énergies renouvelables est «dû non seulement aux efforts pour réduire les émissions ou renforcer la sécurité énergétique mais de plus en plus parce que les énergies renouvelables représentent aujourd’hui l’option la moins chère pour ajouter de nouvelles centrales électriques dans presque tous les pays du monde», a déclaré Fatih Birol, le directeur général de l’AIE, cité dans le rapport.

La Chine devrait représenter près de 60 % de toutes les capacités renouvelables installées dans le monde d’ici à 2030, et en conséquence abriter près de la moitié de la capacité mondiale totale d’énergie renouvelable d’ici à la fin de cette décennie, contre un tiers en 2010. A lui seul, le solaire photovoltaïque devrait représenter 80 % de la croissance des capacités renouvelables mondiales d’ici à 2030, tandis que l’éolien devrait connaître un doublement du taux d’expansion entre 2024 et 2030 par rapport à la période 2017-2023.