Bermuda enfilé, sandales façon Birkenstock aux pieds et lunettes de soleil sur le nez. Dès ce dimanche soir et durant toute la semaine du pont du 1er mai, cette panoplie de l’été a des chances d’être dégainée un poil en avance. Pour cet «épisode de chaleur précoce», les analystes de Météo France prévoient des températures dignes d’une fin mai ou d’un début juin.
Cette météo aux allures estivales n’est pas une première cette année. Des températures élevées ont déjà été relevées par rapport à la normale un peu plus tôt au cours du printemps.
Climat
Cet épisode de chaleur venu du Nord sera particulièrement remarquable au niveau des côtes de la Manche et de la Bretagne. Les prévisionnistes tablent sur un écart de 10 °C par rapport à la normale dans cette zone. Cette hausse des températures s’explique par l’influence d’un anticyclone qui s’étend entre l’Angleterre, la mer du Nord et l’Allemagne. Ce sont ces hautes pressions atmosphériques qui permettent à la masse d’air de se réchauffer lentement au fil de la semaine, plus qu’un apport d’air chaud.
Reims, ville la plus chaude de France
Entre mardi et vendredi, les 25 °C seront largement atteints surtout dans la moitié nord selon Météo France. Pour la journée du mercredi 30 avril, c’est à Reims qu’il fera le plus chaud en France, avec des températures atteignant 27 °C. A l’inverse, la ville de Toulouse devrait être la plus «froide», avec 23 °C. Sur l’ensemble du pays, les valeurs attendues vont dépasser les normales de plus de 4 degrés.
Selon le météorologue Guillaume Séchet, le pic devrait être atteint jeudi ou vendredi, et on pourrait frôler ou peut-être battre des records de chaleur, écrit le spécialiste sur son compte X.
🌡️🥵🪭On pourrait se rapprocher (voire battre) des #records de #chaleur en fin de semaine prochaine. La référence en cette saison étant généralement fin avril / début mai 2005.
— Guillaume Séchet (@Meteovilles) April 27, 2025
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Les services de Météo France le rappellent, ces températures élevées ne sont pas inédites pour la période. En 2005, entre 28 avril et le 2 mai, l’organisme météo avait relevé, le 1er mai, 28,7 °C à Paris, 29,8 °C à Strasbourg, 30 °C à Dax (Landes) et même jusqu’à 30,3 °C à Vichy (Allier).
Températures en hausse ne riment pas forcément avec beau temps. En début de semaine, le bleu du ciel sera dur à percevoir, notamment dans les régions de l’Est. En dépit des hautes pressions et du mercure grimpant, de l’air froid en altitude risque de générer un soupçon d’instabilité. Des averses, voire des orages, pourraient poindre et perturber cet épisode de chaleur.
Réchauffement climatique
Pas de vague de chaleur pour autant
Malgré l’impression que les saisons sont moins marquées et plus fluctuantes que par le passé – la faute au réchauffement climatique –, il convient d’être précis avec certains termes : hors de question de parler pour autant de «vague de chaleur», seulement d’un «épisode de chaleur».
En France, une vague de chaleur répond à des critères précis depuis la création en 1947 de l’indicateur thermique national. Pour entrer dans cette catégorie, l’indicateur doit dépasser 25,3 °C pendant au moins trois jours consécutifs, ce qui n’est pas le cas pour la semaine prochaine.
La vague de chaleur s’achève lorsque l’indicateur redescend sous 23,4 °C pendant deux jours consécutifs ou lorsqu’il redescend sous 22,4 °C, même une seule journée. Météo France a recensé 46 vagues de chaleur en France depuis 1947, dont 17 avant 2000 puis 29 après. La dernière en date de juillet-août 2022.