«Il y a des coupures de courant, la climatisation a sauté dans certains bâtiments», nous annonce-t-on d’emblée. Bienvenue à Paris, en 2032. Un soleil de plomb cogne sur le zinc des toitures. Les organismes surchauffent. Ce 25 juin, alors que la capitale suffoque sous 38 à 42 degrés depuis deux semaines et que la température reste supérieure à 30°C la nuit, la vague de chaleur continue son escalade. Un pic à 50 degrés est en cours, pour la première fois.
L’asphalte fond, les rails des trains se déforment : se déplacer en métro, en RER ou en train, rejoindre ou quitter la ville devient compliqué. La mairie déclenche une opération de mise à l’abri des personnes vulnérables dans des lieux naturellement frais. Des habitants sont transférés vers des parkings, des tunnels, les catacombes ou encore vers d’anciennes carrières sommairement aménagées pour accueillir du public en cas de crise. Voici le scénario qui a été joué, grandeur nature, vendredi 13 octobre à Paris. Une première à laquelle plusieurs médias, dont Libération, ont été conviés.
«Il faut être prêts le jour où cela arrivera»
L’opération vise à préparer les esprits parisiens : le thermomètre de la capitale va grimper dangereusement sous l’effet du changement climatique. «Un pic à 50°C tel que celui vécu au Canada en 2021 est possible à l’avenir à Paris, a averti, avant l’exercice, Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo en charge de l’urbanisme. Il faut être prêts le jour où cela arrivera.» Selon les scientifiques du Groupe