Une occasion ratée de plus. Alors que la France connaît un automne indien inquiétant à plein d’égards, alors que l’ONU publiait le même jour des rapports alarmants sur la capacité des Etats signataires de l’accord de Paris à contenir le réchauffement climatique, Emmanuel Macron, mercredi soir sur France 2, a regardé ailleurs. Il n’a malheureusement pas profité de son intervention télévisée pour convaincre les Français que oui, il avait enfin pris la mesure «de la catastrophe mondiale» qui se profile, pour reprendre les mots du secrétaire général de l’ONU António Guterres.
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Pour mesurer la déception de voir que les enjeux climatiques et environnementaux ne sont toujours pas au cœur de son logiciel politique et donc de son second et dernier quinquennat, le temps consacré au sujet lors de l’émission est bien sûr un indicateur. Il fut faible, relégué en fin de parcours, et quasi exclusivement consacré à la voiture électrique. C’est aussi une affaire de symbole : moins d’une semaine après la présentation par sa Première ministre de sa méthode pour enclencher la planification écologique, Emmanuel Macron n’a pas eu un mot sur «France nation verte». De là à n’y voir qu’un slogan un peu creux, il n’y a qu’un pas à franchir… Le chef de l’Etat maîtrise suffisamment l’art de la communication pour conclure de sa prestation qu’il avait d’autres messages essentiels à délivrer : réformer le système des retraites ; taper sur la gauche, quitte à flirter avec la mauvaise foi. Loin de nous l’idée de reléguer la question des retraites au rang de sujet mineur, ni d’être naïf en s’offusquant qu’un président arpente ainsi les arrière-cours de la politique partisane. Mais le chef de l’Etat a tout simplement donné le sentiment de réfléchir et donc d’agir comme au bon vieux temps. Avant qu’un automne indien succède à un été caniculaire.