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Réchauffement

Février 2024, neuvième mois consécutif à battre des records de chaleur à l’échelle mondiale

Le deuxième mois de 2024 a été le mois de février le plus chaud jamais enregistré, annonce l’observatoire européen du climat Copernicus ce jeudi. Les températures de l’océan atteignent aussi un niveau record, à 21,06 °C. Côté précipitations, le temps a été plus humide que la moyenne en Europe.
Vue d'un télésiège fermé sur une piste de ski sans neige, au mont Terminillo, en Italie, le 1er février 2024. (Guglielmo Mangiapane/REUTERS)
publié le 7 mars 2024 à 4h01

La litanie des records se poursuit. Février 2024 a été le mois de février le plus chaud jamais enregistré au niveau mondial, devenant ainsi le neuvième mois consécutif à battre des records depuis juin 2023. Selon le bulletin mensuel de l’observatoire européen du climat Copernicus publié ce jeudi 7 mars, la température moyenne de l’air a été de 13,54 °C en février, soit 1,77 °C au-dessus de la période préindustrielle de référence de 1850-1900.

La tendance est claire : la température moyenne mondiale des douze derniers mois, de mars 2023 à février 2024, est la plus élevée jamais enregistrée, soit 1,56°C au-dessus de la période préindustrielle de 1850 à 1900. Elle dépasse ainsi, au moins sur un an, l’objectif le plus ambitieux des accords de Paris qui visent à limiter le réchauffement planétaire à +1,5 °C. Toutefois, ce seuil n’est pas irrémédiablement franchi car il faut des dépassements moyens sur une période prolongée, de 20 à 30 ans, pour considérer l’avoir officiellement dépassé.

«De nouveaux extrêmes de température»

«Aussi remarquable que cela puisse paraître, ce n’est pas vraiment surprenant car le réchauffement continu du système climatique conduit inévitablement à de nouveaux extrêmes de température», remarque Carlo Buontempo, le directeur du service changement climatique de Copernicus. Et de prévenir : «Le climat réagit aux concentrations actuelles de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et, à moins que nous ne parvenions à les stabiliser, nous serons inévitablement confrontés à de nouveaux records de température au niveau mondial et à leurs conséquences».

De fait, la température moyenne journalière du globe a été exceptionnellement élevée la première moitié de février, atteignant un réchauffement de 2 °C au-dessus des niveaux de 1850-1900 pendant quatre jours consécutifs. En Europe plus précisément, les températures ont même été supérieures de 3,3 °C aux moyennes de 1991-2020, pourtant plus élevées que les moyennes préindustrielles. Ailleurs dans le monde, le mercure a également été anormalement haut dans le nord de la Sibérie, dans le centre et le nord-ouest de l’Amérique du Nord, dans la majeure partie de l’Amérique du Sud, dans toute l’Afrique et dans l’ouest de l’Australie.

Alors que le phénomène climatique El Niño, qui fait grimper le mercure, a continué de s’affaiblir dans le Pacifique équatorial, les températures de l’air marin sont restées à un niveau exceptionnellement élevé. Ainsi, la température moyenne de la surface de la mer en février a été de 21,06 °C. Du jamais vu. La mesure est la plus élevée tous mois confondus, pulvérisant le record précédent d’août 2023 (20,98 °C). Le record absolu pour une seule journée est même tombé à la fin du mois avec une température de 21,09 °C.

Côté précipitations, le temps a été plus humide que la moyenne en Europe, dans une large bande allant de la péninsule ibérique à la Russie occidentale, en passant par le Royaume-Uni et l’Irlande, le sud de la Scandinavie et les Alpes. Le vent et les fortes précipitations associés à plusieurs tempêtes ont causé de nombreux dégâts et perturbations, note Copernicus. A l’inverse, des conditions plus sèches que la moyenne ont été observées sur la plupart des pays méditerranéens, une partie des Balkans, une grande partie de la Turquie, des régions d’Islande et du nord de la Scandinavie, ainsi que sur une grande partie de l’ouest de la Russie.

«Il reste peu de glace de mer autour de l’Antarctique»

L’étendue de la glace de mer arctique en février 2024 était inférieure de 2 % à la moyenne. Une situation un poil meilleure que ces dernières années, en particulier par rapport à l’étendue minimale du mois de février 2018 (6 % inférieure à la moyenne). Toutefois, la surface de la banquise est bien inférieure aux valeurs observées dans les années 1980 et 1990.

De l’autre côté du globe, la banquise de l’Antarctique a atteint son étendue mensuelle minimale annuelle, la troisième plus faible dans l’enregistrement des données, à 28 % en dessous de la moyenne. Le minimum historique avait été enregistré en février 2023 (-33 %). Globalement, «il reste peu de glace de mer autour de l’Antarctique», souligne Copernicus.

Finalement, l’hiver 2023-2024 dans l’hémisphère nord a été le plus chaud au niveau mondial et le deuxième plus chaud au niveau européen, juste derrière l’hiver 2019-2020.