La planète est plus que jamais dans le rouge. Ce mercredi, dans son «Etat du climat mondial en 2021», l’Organisation météorologique mondiale (OMM) rappelle que l’activité humaine provoque des changements massifs à l’échelle planétaire : sur terre, dans l’océan et dans l’atmosphère, avec des ramifications néfastes et durables pour les écosystèmes. Selon le rapport de cette institution de l’ONU, les concentrations de gaz à effet de serre, l’élévation du niveau de la mer, la température et l’acidification des océans ont tous établi de nouveaux records l’année dernière. Ces indicateurs clés du changement climatique «construisent une image cohérente d’un monde en réchauffement qui touche toutes les parties de la planète», indique le rapport.
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Le document confirme que les sept dernières années sont les sept les plus chaudes jamais enregistrées. Les phénomènes météorologiques liés à La Nina au début et à la fin de 2021 ont eu un effet refroidissant sur les températures mondiales l’année dernière. Mais malgré cela, 2021 reste l’une des années les plus chaudes jamais répertoriées, avec une température mondiale moyenne d’environ 1,11 °C au-dessus du niveau préindustriel. «Notre climat change sous nos yeux», a insisté le chef de l’OMM, Petteri Taalas. L’Accord de Paris de 2015 sur le climat vise à limiter le réchauffement de la planète à +1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Nous nous en rapprochons.
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«Changement irréversible»
Les concentrations de gaz à effet de serre ont, elles, atteint un nouveau sommet mondial en 2020, lorsque la concentration de dioxyde de carbone (CO2) a atteint 413,2 parties par million (ppm) dans le monde, soit 149 % du niveau préindustriel. Les données indiquent qu’ils ont continué d’augmenter en 2021 et au début de 2022.
La température de l’océan a par conséquent atteint un niveau record l’année dernière. On s’attend à ce que les 2 000 premiers mètres de profondeur de l’océan continuent de se réchauffer à l’avenir - «un changement irréversible sur des échelles de temps centenaires à millénaires», a déclaré l’OMM, ajoutant que la chaleur pénétrait toujours plus profond. L’océan absorbe environ 23 % des émissions annuelles de CO2 d’origine humaine dans l’atmosphère. Bien que cela ralentisse l’augmentation des concentrations atmosphériques de CO2, le dioxyde de carbone réagit avec l’eau de mer et conduit à l’acidification des océans.
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Le niveau moyen mondial de la mer a aussi atteint un nouveau record en 2021. Il avait affiché une hausse moyenne de 2,1 mm par an entre 1993 et 2002. Mais de 2013 à 2021, il a augmenté en moyenne de 4,5 millimètres par an. L’augmentation entre les deux périodes est «principalement due à la perte accélérée de masse de glace des calottes glaciaires», souligne le document.
En parallèle, le rapport indique que le trou dans la couche d’ozone de l’Antarctique est «exceptionnellement profond et étendu» de 24,8 millions de kilomètres carrés en 2021, entraîné par un vortex polaire fort et stable.
«Accélérer la transition vers les énergies renouvelables»
Ce rapport est «une litanie lamentable de l’échec de l’humanité à lutter contre le dérèglement climatique», a commenté le chef de l’ONU, Antonio Guterres. «Le système énergétique mondial est brisé et nous rapproche de plus en plus de la catastrophe climatique», a-t-il mis en garde. Il a exhorté à «mettre fin à la pollution par les combustibles fossiles et accélérer la transition vers les énergies renouvelables avant d’incinérer notre seule maison.»
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Plus précisément, António Guterres a proposé cinq actions pour relancer la transition vers les énergies renouvelables «avant qu’il ne soit trop tard» : mettre fin aux subventions aux combustibles fossiles, tripler les investissements dans les énergies renouvelables, supprimer les formalités administratives, sécuriser l’approvisionnement en matières premières pour les technologies d’énergies renouvelables et faire de ces technologies - telles que le stockage sur batterie - des biens publics mondiaux librement disponibles.