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Libération
Choc thermique

Glacial le matin, chaud l’après-midi : pourquoi de tels écarts de températures ?

Depuis mardi 4 mars, la France est marquée par une amplitude de températures remarquable entre le matin où il gèle et l’après-midi où le soleil chauffe. Ce différentiel, qui peut atteindre jusqu’à 20 degrés, devrait durer jusqu’à jeudi.
A Marseille, comme partout en France, il fait froid le matin et chaud l'après-midi. (Miguel Medina/AFP)
publié le 4 mars 2025 à 19h01

Difficile de savoir comment s’habiller. Entre les gelées matinales obligeant à porter une doudoune et des douceurs postméridiennes propices au t-shirt, la France métropolitaine connaît un phénomène d’amplitude thermique assez notable depuis le début de la semaine. Ce mardi 4 mars, il a fait 3 degrés le matin et 15 degrés à Paris, tout comme à Strasbourg (de 2 à 15 °C) à Lille (de -1 °C à 15 °C) ou encore à Grenoble (de 1 °C à 18 °C). Ce fort différentiel de température, particulièrement présent dans le nord et le nord-est du pays, devrait se poursuivre jusqu’à jeudi, avant que les minimales ne finissent, elles aussi, par s’adoucir, réduisant le grand écart des températures.

De -3 à 17 degrés

«Les maximales vont être de plus en plus douces, 20 degrés en Aquitaine, les 18 degrés dans le Nord… détaille pour Libération Christelle Robert, prévisionniste à Météo-France. Dans le même temps, on aura encore des minimales très fraîches, avec de petites gelées au nord et nord-est». Ces amplitudes, de l’ordre de 15 à 16 degrés selon la météorologiste, vont atteindre localement jusqu’à 20 degrés, notamment mercredi. Elle cite pour exemple Reims (Marne), de - 3 °C le matin à 17 attendus en journée, Caen (Calvados) avec -1 °C en matinée et des gelées puis 17 °C dans l’après-midi, Nancy (Meurthe-et-Moselle), de -3 °C à 15 °C maximum. Même dans le Centre, à Limoges (Haute-Vienne) par exemple, où la minimale attendue, 2 °C, atteindra jusqu’à 19 °C.

Si de tels différentiels de températures sont «remarquables», concède Christelle Robert, ils restent «caractéristiques des mi-saisons», en occurrence la jonction entre l’hiver et le printemps. «Les journées se rallongent, donc les températures ont le temps de grimper dans la journée. Les nuits, toujours longues, ont le temps de se refroidir et le ciel, bien dégagé, contribue à la baisse des minimales», explique la prévisionniste, qui rappelle qu’une masse d’air doux en provenance du Sud remonte progressivement sur la France, tandis qu’un air froid et sec résiste encore au Nord.

Amplitude record de 37,8 degrés

Pas de quoi crier non plus à l’exception : la France a connu des contrastes bien plus importants, de l’ordre de 30 degrés. Chiffres à l’appui, Christelle Robert remonte le passé. «En août 1990, dans les Landes, on était passé de 5 à 35 degrés. Plus récemment, en octobre 2023, à Aubusson dans la Creuse, de -2 °C à 29 °C !», rappelle-t-elle. Le record aurait été atteint en 1968, à Mouthe dans le Jura, avec une amplitude de 37,8 degrés, en raison de la topographie, la ville étant située en vallée, où le sol se refroidit la nuit mais les températures grimpent rapidement la journée.

Si le changement climatique peut contribuer à augmenter les maximales, il n’a que peu d’effet sur le froid, qui ne dépend pas des masses d’air. La prévisionniste penche plutôt pour un cocktail de phénomènes : absence de nébulosité et de vent, journées allongées. Christelle Robert souligne : «On oublie que c’est courant et assez classique en cette période de l’année» – les derniers hivers français, à l’exception de 2024, ayant été particulièrement chauds.