Le plus puissant des fleuves français est au cœur des bisbilles entre l’Hexagone et son voisin helvète. Emmanuel Macron, en visite en Suisse ces 15 et 16 novembre, devrait aborder la question épineuse de la gouvernance du Rhône. Ce torrent, qui prend sa source dans le glacier du même nom dans le canton suisse du Valais, serpente sur plus de 800 kilomètres entre les deux pays et finit par se jeter en mer Méditerranée.
Problème, aucun traité international ne l’encadre. «C’est une particularité unique au monde», explique Géraldine Pflieger, professeure en politiques urbaines et de l’environnement à l’Université de Genève (Unige) et codirigeante de la chaire Unesco en hydropolitiques au côté de Christian Bréthaut. «Jusque-là, la gestion se passait bien car la régulation se faisait sous le signe de l’abondance. Mais les effets du réchauffement climatique, perçus dès la fin des années 2000, ont changé la donne», détaille la chercheuse.
«Alors que certains acteurs comme les énergéticiens coopèrent très bien, il y a des volontés de réappropriation du fleuve qui émergent», abonde Christian Bréthaut, professeur en gouvernance de l’eau à l’Institut des sciences de l’environnement et au département géographie et environnement de l’Unige.
Quatre centrales nucléaires françaises dépendent du Rhône
En contrôlant le barrage hydroélectrique du Seujet à la sortie du lac Léman, c’est Genève qui décide