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Libération
Réchauffement climatique

Grèce, Italie, Etats-Unis, Japon… La planète en surchauffe caniculaire ce week-end

Les températures s’envolent un peu partout dans le monde ces 14 et 15 juillet après le mois de juin le plus chaud que la Terre ait connu. A Athènes, l’acropole a même été fermée aux heures de pointe pour épargner la santé des touristes.
A Athènes, la Croix-Rouge distribue des bouteilles d'eau aux touristes déshydratés par la canicule après leur visite de l'acropole, le 13 juillet. (Aris Messinis/AFP)
publié le 15 juillet 2023 à 11h08

Un week-end record, signe s’il en fallait encore que le réchauffement climatique frappe déjà. Des températures jamais vues sont attendues ce week-end dans le monde, de l’Europe à la Chine en passant par les Etats-Unis, contraignant les autorités à prendre des mesures drastiques pour faire face à ces vagues de chaleur.

En l’Italie, le thermomètre s’envole. Le ministère de la Santé avait émis vendredi 14 juillet un avis d’alerte rouge, valable tout le week-end, pour plusieurs villes du centre, de Rome à Bologne, de Florence à Pescara, où les températures devraient atteindre 36-37°C dès dimanche 16 juillet (39°C ressentis), avant le pic attendu en début de semaine.

A Rome, les températures pourraient monter jusqu’à 40°C lundi 17 juillet, puis 42°C ou 43°C mardi, faisant exploser le précédent record de 40,5°C enregistré dans la capitale en août 2007. Le nord de la péninsule ne devrait pas être épargné avec 38°C attendus mardi à Milan.

«Le bassin méditerranéen et l’Italie du centre et du sud sont recouverts d’une chape d’air très chaud. Ce n’est malheureusement pas une nouveauté : le changement climatique en cours rend ce type de situations beaucoup plus fréquentes et beaucoup plus intenses par rapport au passé, y compris récent», estime Claudio Cassardo, météorologue et professeur à l’université de Turin, cité par le quotidien Il Messaggero vendredi.

La Grèce suffoque

L’Espagne, l’est de la France, l’Allemagne et la Pologne font également face à une vaste vague de chaleur. En Méditerranée encore, la Grèce souffre elle aussi d’une canicule qui a contraint vendredi les autorités locales à fermer l’acropole d’Athènes aux heures les plus chaudes, de 11h30 à 17h30.

Cette fermeture du site antique classé au patrimoine de l’humanité de l’Unesco et le plus visité de Grèce doit être reconduite ce samedi «pour la protection des travailleurs» et «des visiteurs», a expliqué la ministre grecque de la Culture et des Sports, Lina Mendoni. Si des températures de 40°C à 41°C sont attendues à Athènes, «la véritable température ressentie […] par le corps est considérablement plus élevée» au sommet de l’acropole, selon la ministre.

Des visiteurs ont été victimes de malaise ces derniers jours, notamment au sommet du site où ils étaient venus admirer le Parthénon. La Croix-Rouge s’est déployée dès jeudi au pied de l’acropole pour distribuer «quotidiennement au moins 30 000 bouteilles d’eau de 50 cl» et venir en aide aux touristes qui pourraient être victimes d’insolation ou d’évanouissements.

Asie, Afrique et Amérique aussi en surchauffe

L’Afrique du Nord est également touchée. Au Maroc, qui subit une série d’épisodes caniculaires depuis le début de l’été, une alerte rouge à la canicule a été émise pour plusieurs provinces. Certaines régions de Chine, dont la capitale, Pékin, souffrent également d’une forte vague de chaleur. Certaines zones de l’est du Japon devraient également atteindre 38°C à 39°C dimanche et lundi, selon le prévisionniste local.

De l’autre côté du globe, le sud des Etats-Unis rôtit sous une vague de chaleur : plusieurs dizaines de millions d’Américains de la Californie au Texas ont subi des températures dangereusement élevées vendredi, et qui devraient atteindre un pic au cours du week-end. Phoenix, la capitale de l’Arizona, a enregistré vendredi son 15e jour d’affilée au-dessus de 43 degrés, selon les services météorologiques américains.

Dans le désert californien de la vallée de la Mort, les pompiers américains luttaient dès vendredi contre des incendies très violents. Pour le climatologue Daniel Swain, de l’université de Californie à Los Angeles, le mercure sur place pourrait égaler voire dépasser la température de l’air la plus haute jamais mesurée de façon fiable sur Terre, soit 54,4°C enregistrés au même endroit en 2020 et 2021, selon plusieurs experts.

Le mois de juin le plus chaud de l’histoire

Au niveau mondial, le mois de juin a été le plus chaud jamais mesuré, selon l’agence européenne Copernicus et les américaines Nasa et NOAA. Puis, la première semaine complète de juillet a été à son tour la plus chaude jamais enregistrée, selon des données préliminaires de l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

La chaleur est l’un des événements météorologiques les plus meurtriers, a rappelé l’OMM. L’été dernier, en Europe seule, les fortes températures ont causé plus de 60 000 décès, selon une récente étude.

Outre les problèmes sanitaires, cette vague de chaleur fait également craindre des incendies à répétition. Ainsi, les autorités grecques ont mis en garde contre le risque élevé d’incendie notamment dans les régions où des vents importants devraient souffler. La Grèce avait subi de violents feux de forêt durant l’été 2021 en raison d’une canicule exceptionnelle.

En Amérique du Nord, l’été a déjà été marqué par une série de catastrophes météo. La fumée des incendies au Canada, où plus de 500 feux sont hors de contrôle, a entraîné plusieurs épisodes de forte pollution atmosphérique sur le nord-est des Etats-Unis en juin.

Des inondations catastrophiques ont aussi touché cette semaine l’Etat américain du Vermont (nord-est). Les scientifiques ont rappelé que le réchauffement climatique peut contribuer à des pluies plus fréquentes et plus importantes, en augmentant la vapeur d’eau dans l’atmosphère.