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Libération
Barbouille

Greenpeace repeint un avion en vert sur le tarmac de Roissy

Plusieurs militants de l’ONG environnementale ont escaladé les grilles de l’aéroport francilien, ce vendredi matin, avant de barbouiller un Boeing 777. Une action destinée à dénoncer le manque d’ambition du gouvernement en matière de réduction du trafic aérien.
Des militants de Greenpeace, à Roissy, ce vendredi. (ALAIN JOCARD/AFP)
publié le 5 mars 2021 à 13h35

A grands coups de rouleau monté sur une immense perche, des membres de Greenpeace ont partiellement repeint en vert un avion Air France stationné à l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle à Roissy, ce vendredi matin. Une action «coup de peint» destinée à dénoncer le «greenwashing» du gouvernement sur les enjeux environnementaux autour du trafic aérien, d’après l’organisation.

La loi climat, une «coquille vide»

Neuf militants de l’ONG, vêtus de jaune ou de blanc, ont escaladé, vers 9 heures du matin, le grillage du tarmac de l’aéroport et se sont déployés autour d’un avion Boeing 777 de la compagnie Air France, stationné au sol et sans passager à bord. Pendant une dizaine de minutes, deux d’entre eux ont alors entrepris de repeindre la carlingue de l’appareil, tandis que plusieurs autres se hissaient sur l’aile gauche de l’avion avant de déployer des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Y a-t-il un pilote pour sauver le climat ?» ou «la solution : moins d’avions».

«On est là aujourd’hui pour dénoncer le ”greenwashing” du gouvernement sur les enjeux de régulation et de réduction du trafic aérien, et le manque d’ambition du projet de loi climat et résilience», qui est «une coquille vide», a déclaré à l’AFP Sarah Fayolle, chargée de campagne transport à Greenpeace France. «Le gouvernement met en avant l’avion vert comme la solution miracle permettant de rendre le secteur compatible avec la crise climatique», a-t-elle ajouté, alors que l’association préconise plutôt une réduction du trafic aérien.

Air France et ADP portent plainte

La gendarmerie est rapidement intervenue pour interpeller les activistes. Certains, juchés sur le toit ou l’aile, refusaient de descendre. Air France et le groupe Aéroports de Paris (ADP) ont annoncé qu’ils portaient plainte. «Cette action enfreint toutes les règles de sûreté de l’aéroport et a causé des dégradations significatives sur l’appareil», dénonce la compagnie aérienne. ADP réprouve une «action irresponsable et potentiellement dangereuse» qui «constitue un délit». «La sécurité aérienne n’est pas remise en cause et le trafic aérien continue normalement», précise le gestionnaire de l’aéroport.

Le projet de loi pour le climat, qui reprend certaines propositions de la Convention citoyenne, sera débattu à l’Assemblée fin mars et en commission spéciale dès lundi. Dans un communiqué, Greenpeace a demandé aux députés d’aller plus loin, pour ne pas «continuer comme avant, sans remettre en question un modèle de développement basé sur une croissance du trafic sans limite et intenable pour le climat». L’ONG demande également que l’Etat soutienne la reconversion des salariés du secteur.

«La transition écologique du transport aérien, dans laquelle Air France est profondément engagée avec des objectifs forts et des réalisations concrètes, mérite d’être menée dans un esprit de dialogue et de responsabilité, avec l’ensemble des parties prenantes», a souligné pour sa part la compagnie aérienne.