Un renouveau pour la lutte en faveur de la planète. Le mouvement Fridays For Future France revient sur le devant de la scène médiatique ce vendredi 20 septembre, en relançant son dispositif de grèves pour le climat d’ampleur national. La branche française du mouvement international, lancé par Greta Thunberg en 2018 devant le parlement suédois, a annoncé plusieurs rassemblements en milieu d’après-midi à Strasbourg, Lille, ou encore Orléans. Les étudiants, lycéens et collégiens sont invités à sécher les cours d’histoire pour aller réécrire la leur : celle de la lutte pour une planète plus viable.
Les images de dizaines de milliers de jeunes fourmillant dans les rues en 2019 semblent lointaines. Il faut dire que depuis la fin des restrictions liées au Covid-19, qui avaient stoppé net cet élan citoyen, les mobilisations n’ont pas retrouvé la ferveur des débuts. «La pandémie a brisé le lien social qu’il y avait entre les jeunes. Or, dans ce mouvement, on compte beaucoup sur le fait de se voir, concède Ismaël Paillard, membre de Fridays for Future France. Ce vendredi, l’étudiant en première année d’art et design manquera ses cours d’histoire de l’art. Ce n’est pas la première fois. Depuis 2022, les grèves pour le climat ont repris localement. Loin des radars. La naissance, au même moment, de nouveaux modes d’actions de désobéissance civile plus retentissants, comme les blocages de route et les jets de soupe, ont éclipsé le reste.
Pour aller plus loin
La taxation de l’aérien dans le viseur
«Les médias ne s’intéressaient plus à nous», regrette Sidonie Catalano, tout juste majeure. La jeune étudiante à Sciences Po y voit surtout un désintérêt global des politiques et de la population pour les enjeux environnementaux. D’autant plus à la sortie d’un été 2024 sans violente vague de chaleur. «Le fait qu’il n’y ait pas, en ce moment, de gros sujets climatiques qui touchent la France, ne donne pas forcément envie de s’en emparer», interprète-t-elle. Après un été absorbé par l’instabilité politique puis les Jeux olympiques et paralympiques, Fridays for future France relance donc la machine, avec l’appui de Réseau action climat et Rester sur Terre. Avec une nouvelle revendication : la taxation des grands voyageurs aériens pour favoriser le financement du ferroviaire.
«Ce n’est pas l’engouement de 2018, mais de plus en plus de personnes viennent à nos ateliers, nos réseaux sociaux gagnent des abonnés… se réjouit Sidonie Catalano. Même au sein du mouvement, on se sent plus motivés.» Une étude, réalisée par l’Ademe en 2023, constate que l’engagement des 15-25 ans reste malgré tout marginal. D’après les chiffres de l’agence, ils ne sont que 9 % à s’engager dans une association de défense de l’environnement, et 14 % à avoir participé à une manifestation pour le climat. C’est sur ce credo-là que veut jouer Fridays for Future : leurs grèves sont une porte d’entrée dans le militantisme écologique. «Quand on est mineur, la désobéissance civile, ça peut faire peur. Grâce aux grèves pour le climat, on peut agir sans se lancer dans des actions intimidantes», complète la jeune étudiante.
Les deux militants prévoient de se mobiliser jusqu’à la fin de l’année, a minima. Et espèrent qu’avec ce nouvel élan, d’autres jeunes, soucieux de leur avenir, viendront gonfler les rangs.