Les plateformes de glace du nord du Groenland ont perdu 35% de leur volume total depuis 1978, avec une accentuation de la tendance à partir des années 2000, ce qui pourrait avoir des conséquences «dramatiques» pour la stabilité des glaciers groenlandais et accélérer l’augmentation du niveau de l’océan. Telle est l’effrayante conclusion d’une étude publiée ce mardi 7 novembre dans la revue Nature Communications par des scientifiques de l’Institut des géosciences de l’environnement à Grenoble et par des Danois et des Américains.
Les plateformes de glace sont des sortes d’extensions flottantes des glaciers terrestres, qui «débordent» dans l’océan. En Antarctique, où les conditions climatiques sont plus difficiles, la plupart des glaciers en disposent. Ce qui n’est pas le cas du Groenland, où seuls ceux du nord en sont dotés, sur des dizaines voire des centaines de kilomètres.
«D’immenses barrages gelés»
Ces plateformes agissent comme «des contreforts naturels», «d’immenses barrages gelés qui régulent la quantité de glace déversée dans l’océan, explique le glaciologue Romain Millan, auteur principal de l’étude. Si elles s’amincissent ou se fracturent, la quantité de glace déversée dans l’océan augmente. Ce qui pourrait affecter de manière drastique l’augmentation du niveau des mers».
Jusqu’à présent, les glaciers de cette région «ont très peu réagi aux effets du changement climatique en comparaison avec le reste de la calotte et ont peu contribué à l’augmentation du niveau des m