Une bouée en forme de flamant rose se dégage sous un ciel de charbon. Sur la plage d’Arcachon (Gironde), tout est gris lundi, ciel et mer se confondent à travers les volutes de fumée. Les cendres recouvrent doucement le sable parsemé de parasols colorés, de serviettes où se prélassent les vacanciers, donnant à la scène un air de film de fin du monde. Les yeux piquent, les gorges crachent. Une poignée d’enfants jouent, indifférents à ce rhume d’un type nouveau. A quelques kilomètres de la plage phare d’Arcachon, deux feux ont ravagé en une semaine plus de 15 000 hectares de la Gironde, selon les autorités. Plus que la surface de Paris.
Marion habite la capitale mais revient trois à quatre fois par an avec sa famille sur ces terres où elle a grandi. Elle est abasourdie. «C’est désolant. Je n’ai pas le souvenir d’un tel feu. Il va falloir des années avant que tous ces pins repoussent.» La quadra qui travaille dans la communication à la Philharmonie de Paris s’attend à se faire évacuer avec son mari et ses deux enfants, mais s’inquiète surtout pour ma mère de 91 ans. «Pour elle, ça sera quoi ? L’hôpital ?» Depuis mardi, près de 32 000 personnes ont été évacuées autour de La