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Libération
Reportage

Inondations dans le Pas-de-Calais : à Blendecques, «on commençait tout juste à remonter la pente»

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Pour la deuxième fois en quelques semaines, la commune a été envahie par les eaux dans la nuit de mardi 2 à mercredi 3 janvier. Les habitants, en colère contre les autorités, s’organisent pour évacuer, certains pensant quitter définitivement leurs maisons.
Dans le centre-ville de Blendecques, ce mercredi 3 janvier. (Stephane Dubromel/Hans Lucas pour Liberation)
par Sascha Garcia, envoyé spécial à Blendecques et photos Stéphane Dubromel. Hans Lucas
publié le 3 janvier 2024 à 20h14

En l’espace d’une nuit, les rues de Blendecques se sont transformées en rivières. Très tôt ce mercredi 3 janvier, Madeleine, 88 ans, s’est retrouvée prise au piège dans sa maison, avec le rez-de-chaussée inondé. «On a été surpris, encore une fois», raconte-t-elle, évacuée grâce à une barque de fortune trouvée par les habitants. La vieille dame aux cheveux blancs a attendu les secours pendant plusieurs heures, perchée sur les marches de ses escaliers. «Je suis fatiguée, fatiguée. J’en ai marre, c’est la deuxième fois !» ressasse-t-elle appuyée sur sa canne.

La première fois, c’était le 11 novembre, lors des crues historiques qui ont submergé cette commune de 5 000 personnes. La topographie de Blendecques, en cuvette, la place en première ligne face au débordement de l’Aa, fleuve côtier qui la traverse placé en vigilance rouge par Météo France mardi. Les 7 à 15 mm de précipitations tombées dans la nuit l’ont fait à nouveau sortir de son lit, inondant les maisons de nombreux Blendecquois qui n’avaient pas imaginé revivre ce cauchemar si vite. «Il y a eu un manque d’anticipation évident, juge David Capitaine, conseiller municipal de l’opposition et vice-président de l’association Blendecques sinistrés. On savait que les sols étaient gorgés d’eau, qu’à la moindre averse, cela déborderait.»

Atteindre la commune n’est pas une mince affaire. Ses nombreux points d’accès de Blendecques sont barrés par des panneaux «Route inondée». Au loin, on distingue