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Décryptage

Inondations dans le Pas-de-Calais : les nappes phréatiques, goutte d’eau qui fait déborder la vase

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L'eau, une ressource essentielle et menacéedossier
Après quatre semaines de pluies quasi ininterrompues en quantité jamais vues depuis 1959, certaines réserves souterraines du département débordent et soutiennent le débit des rivières. Ce phénomène pourrait prolonger les inondations, même après le retour du beau temps.
A Saint-Omer, le 14 novembre. (Stéphane Dubromel/Hans Lucas pour Libération)
publié le 14 novembre 2023 à 20h34

Après le trop peu, le trop-plein. Au bout de deux ans de basses eaux dues à la sécheresse, les nappes phréatiques et les rivières, en tout cas dans le nord de la France, sont noyées sous un déluge qui semble sans fin et nourrit les crues. «Le Pas-de-Calais connaît une succession de journées pluvieuses depuis le 18 octobre», détaille le climatologue Matthieu Sorel, de Météo France. Depuis cette date, à cause des tempêtes Ciaran début novembre, puis Domingos, Elisa le week-end dernier et Debi lundi, les nuages ont déversé trois fois plus de précipitations que la normale à cette période de l’année dans l’ensemble du département. En moyenne, chaque mètre carré de ce territoire a reçu 274,8 litres d’eau, contre 89 à 99 habituellement. Un tel cumul en vingt-six jours est du jamais vu, en tout cas depuis le début des mesures en 1959. Et l’automne de tous les records n’est pas fini : mardi 14 novembre, il a plu à nouveau très dru.

La zone la plus arrosée se situe à l’ouest, dans un triangle reliant les villes de Calais, Saint-Omer et Boulogne-sur-Mer. Cette dernière a enregistré 292,1 mm de pluies en quinze jours, une prouesse qui avait une chance sur 1 000 de se réaliser selon Météo France. Dans les terres, les communes de Bainghen et Nielles-lès-Bléquin ont, elles, accumulé plus de 300 mm. Ces