Après le trop peu, le trop-plein. Au bout de deux ans de basses eaux dues à la sécheresse, les nappes phréatiques et les rivières, en tout cas dans le nord de la France, sont noyées sous un déluge qui semble sans fin et nourrit les crues. «Le Pas-de-Calais connaît une succession de journées pluvieuses depuis le 18 octobre», détaille le climatologue Matthieu Sorel, de Météo France. Depuis cette date, à cause des tempêtes Ciaran début novembre, puis Domingos, Elisa le week-end dernier et Debi lundi, les nuages ont déversé trois fois plus de précipitations que la normale à cette période de l’année dans l’ensemble du département. En moyenne, chaque mètre carré de ce territoire a reçu 274,8 litres d’eau, contre 89 à 99 habituellement. Un tel cumul en vingt-six jours est du jamais vu, en tout cas depuis le début des mesures en 1959. Et l’automne de tous les records n’est pas fini : mardi 14 novembre, il a plu à nouveau très dru.
La zone la plus arrosée se situe à l’ouest, dans un triangle reliant les villes de Calais, Saint-Omer et Boulogne-sur-Mer. Cette dernière a enregistré 292,1 mm de pluies en quinze jours, une prouesse qui avait une chance sur 1 000 de se réaliser selon Météo France. Dans les terres, les communes de Bainghen et Nielles-lès-Bléquin ont, elles, accumulé plus de 300 mm. Ces