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Inondations dans le Pas-de-Calais : situation «préoccupante» avant de nouvelles pluies intenses

Ecoles et crèches sont fermées pour encore au moins deux jours dans 270 communes. On recense déjà 10 000 sinistrés. Selon la préfecture, 700 foyers restent privés d’électricité et «6 000 clients sont impactés en relais mobile».

A La Calotterie, dans le Pas-de-Calais, le 7 novembre. (Anthony Brzeski /AFP)
Publié le 13/11/2023 à 7h23

Le Pas-de-Calais traverse ce lundi 13 novembre un nouvel épisode pluvieux qui pourrait une fois encore engendrer des crues dévastatrices après une accalmie de quarante-huit heures pendant le week-end. La préfecture juge d’ailleurs la situation «préoccupante» après dix jours d’intempéries et d’inondations historiques.

Les précipitations, sur des sols déjà saturés, devraient monter en intensité jusqu’à mardi, journée qui «pourrait être marquée par des pluies importantes et plus intenses», avec «un impact considérable sur les cours d’eau», a souligné la préfecture dimanche soir.

La citadelle de Montreuil-sur-Mer endommagée

Le département, qui a déjà subi la tempête Ciaran le 2 novembre, des crues record mardi et des précipitations intenses jeudi et vendredi, a été placé ce lundi en vigilance jaune pluie inondation, vents violents et vagues-submersion.

Dans ce contexte, elle a décidé de maintenir fermées lundi et mardi les crèches et établissements scolaires de 279 communes du département. Un total de 388 établissements sont concernés, qui «ne dispenseront pas d’enseignement», a-t-elle précisé. Mais les élèves pourront y être accueillis à chaque fois que cela s’avérera nécessaire, notamment pour les parents sans solution de garde.

D’après le sénateur et vice-président du conseil régional, Franck Dhersin, 10 000 sinistrés ont déjà été recensés. Le bilan est de quatre blessés légers depuis lundi dans le département, selon la préfecture.

Une sexagénaire est par ailleurs décédée à Bailleul (Nord) au volant de sa voiture, retrouvée pleine d’eau samedi dans un fossé inondé, sans que le parquet de Dunkerque ne puisse établir avec certitude un lien avec les intempéries.

Selon la préfecture, 700 foyers restent privés d’électricité et «6 000 clients sont impactés en relais mobile».

Le trafic ferroviaire est interrompu sur deux tronçons (Boulogne-Etaples et Saint-Pol-Etaples) sans date de reprise prévue pour le moment. Une soixantaine d’axes routiers restent coupés.

Une partie de la citadelle de Montreuil-sur-Mer, datant du XVIe siècle, s’est effondrée vendredi, tout comme un pan du chemin du cap Blanc-Nez, une falaise située entre Wissant et Escalles, samedi.

«Même si les niveaux des cours d’eau se stabilisent voire diminuent légèrement, une crue importante est en cours sur la plaine de la Lys et la Canche, où des débordements conséquents sont localement observés», a souligné la préfecture dimanche soir. «La tension perdure également sur l’Aa.»

La situation reste notamment difficile autour de Saint-Omer et Montreuil, où l’eau continue de bloquer des routes et d’envahir des habitations, contraignant nombre d’habitants épuisés à quitter leur domicile. A Blendecques, où la plupart des maisons ont subi des dégâts, 80 habitants ont encore passé la nuit de samedi à dimanche dans un centre d’hébergement d’urgence.

Quelque 155 communes ont déposé un dossier pour être reconnues en catastrophe naturelle, une décision attendue mardi.