L’heure est à la décrue dans les départements de l’est de la France. Les communes touchées samedi par des crues après des pluies torrentielles observent, ce dimanche 19 mai, un retour progressif à la normale, selon les différents élus interrogés. «La décrue est bien avancée, nous sommes en train de retirer l’ensemble des matériels de protection», se réjouit Bruno Minutiello, président de la communauté de communes du Territoire de Lunéville à Baccarat en Meurthe-et-Moselle, ne mentionnant aucun incident significatif. Le département a été rétrogradé par Météo-France en vigilance jaune.

Ce territoire avait été placé en vigilance rouge pour une crue de la Vezouze, sortie de son lit et montée jusqu’à 2,90 mètres alors qu’elle était encore à 0,60 mètre jeudi. Mais elle n’a pas atteint le niveau enregistré lors des inondations de 2006, comme cela avait été craint. «La nuit a été calme, aucune habitation n’a été inondée», confirme la maire de Lunéville, Catherine Paillard.

Du côté de la Moselle, les Nieds, qui avaient été placés en vigilance rouge, ont été rétrogradé en orange. «La décrue s’est faite avec une vitesse incroyable. Aujourd’hui les gens nettoient, je pense que le préfet va prendre un arrêté de catastrophe naturelle pour tout le secteur», a indiqué René Kupperschmit, maire de Filstroff, en Moselle. «La rue principale est libre, l’eau s’est retirée, toutes les habitations sont accessibles, alors qu’hier des gens avaient 1,50 mètre d’eau dans leur maison», a-t-il complété, évoquant le ravitaillement en nourriture de certaines familles par le club de kayak local.

Mais plus en amont, à Ancerville, la décrue n’était pas encore observée, la Nied Française atteignait 2,64 mètres dimanche matin, contre 0,65 mètre jeudi. «L’eau recouvre encore les deux routes départementales sur une trentaine de centimètres de haut, le passage est très difficile. Mais les maisons ne sont pas inondées, ça affecte surtout les déplacements», note le maire, Patrick Angelaud.

Dans le Bas-Rhin, qui n’a jamais dépassé la vigilance orange, «d’une manière générale, la décrue s’amorce sur la majorité des cours d’eau, même si certains secteurs restent sous surveillance», indique la préfecture dans un communiqué. Une vingtaine de routes départementales restent inaccessibles, mais «la situation se normalise petit à petit». La préfète a annoncé qu’elle soutiendrait les demandes de reconnaissance de l’état de «catastrophe naturelle» par les communes sinistrées.

Une vigilance jaune aux orages concerne cependant 76 départements dimanche, dont ceux de la région Grand Est, faisant craindre de nouvelles précipitations et de nouveaux débordements sur des rivières déjà gorgées d’eau.