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Libération
Catastrophe naturelle

Inondations : l’Yonne, dernier département en vigilance rouge

Le risque de crues ce mercredi 3 avril concerne quatre départements. L’Yonne, où des pics ont été atteints dans la nuit à Tonnerre et Chablis, reste en vigilance rouge et l’Aube, la Haute-Marne et la Côte d’Or en vigilance orange.
Un fermier à Aisy sur Armancon dans l'Yonne, le 2 avril 2024. (Arnaud Finistre/AFP)
publié le 3 avril 2024 à 7h40

En Bourgogne, les jours se suivent et se ressemblent. Le département de l’Yonne est toujours touché par un fort risque de crues ce mercredi. Le village touristique de Noyers-en-Serein, à quelques encablures de la commune de Chablis, comptait hier ses maisons inondées. Les pics ont été atteints dans la nuit de mardi à mercredi à Tonnerre et Chablis, les deux communes de l’Yonne les plus touchées par les inondations.

A Tonnerre, le pic a été atteint mercredi «vers 03h00», sur la rivière l’Armançon, a indiqué Cédric Clech, le maire de cette commune de près de 5.000 habitants. Le niveau de cet affluent de l’Yonne a alors atteint 2m95, provoquant quelques débordements dans certaines artères du gros bourg. A Chablis, le pic a également été atteint dans la nuit de mardi à mercredi, les eaux du Serein ayant monté jusqu’à environ 2,5 m, «encore plus qu’en 2013, à 2,15 m», a indiqué la maire, Marie-Josée Vaillant. L’élue rappelle qu’ «il y a trois semaines», le petit village viticole avait déjà été inondé, le Serein débordant à 2,15 m. Dans le bourg de 2.300 habitants réputé mondialement pour ses vins blancs, la décrue était visible mercredi tôt dans la matinée, et les viticulteurs commençaient déjà à s’activer pour évaluer les éventuels dégâts dans leurs caves.

Encore des crues ce mercredi

Mais la journée ne devrait pas pour autant être de tout repos. Ce mercredi matin, la préfecture de l’Yonne précise dans un communiqué que sur le Serein, «l’onde de crue approche du secteur du Beaumont. La montée des eaux se fait à un rythme très soutenu.» Sur la rivière Armançon, maintenue en vigilance rouge, «l’onde de crue se propage en direction du secteur de Brienon-sur-Armançon où la hausse du niveau de l’eau sera sensible dès le milieu de journée de mercredi pour un pic de cru estimé entre la fin d’après-midi et le début de nuit» détaille la préfecture. Une montée des eaux qui devrait se terminer avec des «hauteurs de crues légèrement supérieures à celles observées en 2013».

19 évacuations dans le département

Dans la commune de Joigny, au riche passé médiéval, la montée des eaux de l’Yonne est attendue «à compter de la mi-journée et devrait se prolonger jusqu’au lendemain». En amont du fleuve, la décrue de ces cours d’eau est très lente. Cette décrue pourrait de surcroît être ralentie par les effets des précipitations de la nuit passée et de la journée.

Le service départemental d’incendie et de secours de l’Yonne (SDIS 89) indique n’avoir réalisé que 2 interventions en soirée à Tonnerre, aucune au cours de la nuit. Ceci porte le nombre total d’évacuations réalisées pour la journée de mardi 2 avril à 19.

Des inondations tout au long du week-end pascal

Ces inondations en Bourgogne suivent un épisode de crues dans le centre-ouest de la France. Ce week-end, ce sont des habitants des bords de la Vienne et de la Creuse, qui ont subi les intempéries. A Chinon, en Indre-et-Loire, de nombreuses maisons ont été inondées. La petite commune de Montmorillon dans la Vienne, avec une crue à 4 mètres 68 ce samedi a frôlé son record de 1982.

Dans l’Indre, «il y a eu jusqu’à 1,50 m d’eau dans les maisons», a expliqué Laurent Laroche, maire de Bélâbre, commune d’un millier d’habitants, traversée par l’Anglin, un sous-affluent de la Loire. Face aux eaux, les habitants de trois rues situées en bordure de rivière ont dû se réfugier à l’étage de leurs habitations. Ils ont été évacués par bateau au petit matin. «Chez nous, c’est Venise sans les gondoles et sans le charme», a commenté Laurent Laroche.