Un homme élégant ne saurait se réjouir à la mort de son vieil ennemi. Quand on lui demande s’il accepte d’évoquer la mémoire du géochimiste et ancien ministre socialiste de l’Education Claude Allègre, mort samedi 4 janvier, le célèbre climatologue Jean Jouzel exprime d’abord «une certaine tristesse». Pourtant, celui qui fut médaille d’or du CNRS ne pardonne pas à Allègre, autre récipiendaire de renom, d’avoir mis, à partir de 1995, «son aura de grand savant» et son influence politique au service de la contre-vérité scientifique dans ses chroniques du Point, puis de l’Express, ou dans ses livres. «Son héritage restera le mammouth et le climatoscepticisme», se désespère l’ancien coprésident du groupe 1 du Giec, les experts de l’ONU sur le climat. Un héritage, qui, observe Jouzel, reste bien vivant dans le débat public.
Comment s’exprimait le climatoscepticisme de Claude Allègre ?
Il disait en substance : «Le réchauffement climatique est très limité, on n’y comprend pas grand-chose.» Sur les causes, il entretenait le même flou. Il invoquait la variabilité naturelle du clim