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Jean Jouzel : la décision finale de la COP28 est «une sorte d’auberge espagnole»

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Regrettant le caractère non contraignant du texte et s’interrogeant sur l’interprétation de la formule «transition hors des énergies fossiles», le climatologue, ex du Giec, craint que l’accord trouvé mercredi à l’issue de la COP28 de Dubaï ne soit qu’une «décision de papier».
Un troupeau de moutons paît à proximité de la mine de lignite à ciel ouvert Garzweiler II, le 28 octobre 2022 à Luetzerath, en Allemagne. (Andreas Rentz/Getty Images. AFP)
publié le 13 décembre 2023 à 18h41

Le climatologue Jean Jouzel, ancien vice-président du groupe scientifique du Groupement intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec), a passé huit jours au sein de la délégation française à la COP28, qui a joué les prolongations à Dubaï avant de trouver un compromis sur une décision finale, adoptée ce mercredi 13 décembre. Il salue le fait que ce document mentionne les énergies fossiles pour la première fois dans l’histoire des textes onusiens. Tout en refusant de le qualifier d’historique car chacun peut le lire comme il le souhaite, y compris les producteurs d’énergies fossiles.

Comment qualifier la décision finale adoptée à l’issue de la COP28 ?

Je ne veux surtout pas être trop négatif, mais je n’irais pas jusqu’à parler d’une décision historique. Il était clair que le succès ou l’échec de cette COP allait se construire autour de la mention de «sortie des énergies fossiles». Les combustibles fossiles sont là, c’est la première fois qu’ils sont cités malgré l’appel de l’Opep à ne pas le faire. C’est logique puisque les fossiles sont responsables de 75 % des émissions de gaz à effet de serre, c’est u