Un printemps aux airs d’été et de dérèglement climatique. Du 1er mars au 31 mai, il a fait particulièrement chaud et sec en France, notamment sur la moitié nord du pays, a annoncé Météo France ce mercredi 4 juin. Avec une température moyenne supérieure aux normales de 1,1 °C, le printemps 2025 est le troisième plus chaud jamais enregistré en France métropolitaine depuis le début des mesures en 1900, derrière 2011 (+ 1,5 °C) et 2020 (+ 1,3 °C).
Ainsi, en 2025, «mars, avril et mai ont été tous les trois plus chauds que la normale (+ 0,7 °C, + 1,7 °C, + 0,8 °C)» de la période 1991-2020, déjà elle-même marquée par le réchauffement, note l’institut météorologique.
Coup de chaud estival avant l’heure
Les printemps 2022 et 2007 étaient du même acabit en termes de chaleur et Météo France signale que «neuf des dix printemps les plus chauds [en France] ont été enregistrés après l’année 2000», illustrant la nette tendance du réchauffement climatique dopé par la combustion des énergies fossiles.
Les derniers mois ont été marqués par plusieurs épisodes anormalement chauds, en particulier fin avril, début mai ou encore fin mai, véritable premier coup de chaud estival avant l’heure. En effet, les 29 et 30 mai, le cap des 30 °C a été franchi sur plus de la moitié du pays, «valeur très exceptionnelle pour un mois de mai», signale l’organisme public. Et entre le 30 avril et le 3 mai, un épisode «inhabituellement chaud» et précoce a touché le nord du pays, avec des «températures supérieures aux normales de plus de 10 °C par endroits».
Sur l’ensemble du printemps, c’est d’ailleurs dans cette moitié nord, protégée des perturbations par la présence récurrente de hautes pressions, que la chaleur a été la plus marquée. Les températures maximales y ont été supérieures de 1,5 °C par rapport aux normales, et localement jusqu’à + 3 °C, des Pays-de-la-Loire et de la Bretagne au Grand-Est et à la Franche-Comté.
Elles sont en revanche plus proches des valeurs de saison sur les régions du sud, qui ont connu tout au long du printemps des épisodes de goutte froide qui ont apporté un temps gris et pluvieux. Des orages violents, parfois accompagnés de grêle, ont durement frappé mi-mai le Sud-Ouest ainsi que le Var, où trois personnes sont mortes.
«Situation digne d’une fin juillet»
Un même contraste Nord-Sud se retrouve pour l’ensoleillement : excédentaire de 10 % sur l’ensemble de l’Hexagone, il est de l’ordre de + 20 % au nord de la Loire et même supérieur de 30 % au nord de la Seine. A l’inverse, près de la Méditerranée, le soleil s’est un peu moins montré qu’à l’accoutumée.
De la même manière, tout au long du printemps, les précipitations ont été très faibles et peu fréquentes sur le nord du pays, le déficit atteignant 40 % sur les régions au nord de la Loire, parfois 50 à 70 % de la Mayenne aux Hauts-de-France et à la Champagne.
Mercure
Cela représente 15 jours de pluie de moins qu’en temps normal, avec pour conséquence des sols «inhabituellement secs» sur la Normandie, les Hauts-de-France et les Ardennes, une «situation digne d’une fin juillet», provoquant l’inquiétude des agriculteurs. «Malgré des épisodes orageux localement violents et intenses, la pluviométrie de ce printemps reste déficitaire de près de 20 % en moyenne sur le pays et sur la saison», ajoute Météo France.
Pour la période allant de juin à août, le prévisionniste estime que des températures «plus chaudes que la normale sont les plus probables», tandis que le niveau des précipitations reste incertain. Dans l’Hexagone, le climat est déjà réchauffé de 1,7 °C depuis l’ère préindustrielle et pourrait atteindre + 2 °C d’ici 2030, selon les projections de Météo France.