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Climat

Chaleur : un mois de septembre record avant un début d’octobre bouillant

Ce vendredi 29 septembre, Météo-France a présenté le bilan climatique provisoire de septembre 2023. Le mois qui vient de s’écouler a été inédit et le début d’octobre s’annonce lui aussi exceptionnel.
A Paris, le 8 septembre. (Laure Boyer/Hans Lucas. AFP)
publié le 29 septembre 2023 à 10h24

L’été n’en finit pas de s’éterniser. Marquées par une canicule hors du commun au début du mois et la vague de chaleur tardive en cours, les températures mensuelles de septembre 2023 sont «exceptionnelles» et «records», pointe ce vendredi Météo-France. «On n’a pas de chiffres définitifs car le mois n’est pas terminé mais nous sommes totalement certains qu’il sera le plus chaud jamais enregistré en métropole», explique Christine Berne, climatologue à l’institut météorologique lors d’une conférence de presse. Avec un thermomètre moyen de 21,5°C dans l’Hexagone, septembre 2023 va détrôner septembre 1949 et 1961, avec «une marge importante» de plus de 1°C.

Des chaleurs tardives boostées par le changement climatique

Cette chaleur est très éloignée des normales de saison. «Septembre se terminera avec 3,5°C ou 3,6°C d’anomalie, c’est une des plus fortes qu’on a pu enregistrer tous mois confondus», précise Christine Berne. Jusqu’ici, un mois de septembre n’avait jamais dépassé les 3°C d’anomalie, ajoute la climatologue. Toutes les régions, hormis la Corse, sont concernées et plusieurs zones, à l’instar du Grand Est, sont même au-delà de 4°C d’anomalie sur le mois. L’épisode de chaleur «extrêmement tardif et exceptionnel» de début septembre, qui a duré huit jours, avait poussé Météo France à déclencher la vigilance orange canicule pour 14 départements, une première hors période estivale. La ville de Paris a notamment enregistré sa température la plus élevée depuis le début de l’année, avec 35,1°C à la station météo de Montsouris.

Cette fournaise s’inscrit dans la continuité de l’été 2023, qui a été au-dessus des normales de saison (+1,4 °C) et se classe finalement au 4e rang des plus chauds depuis 1900. A l’échelle de la France entière, deux périodes de chaleur ont touché le pays, du 8 au 11 juillet et, plus tardivement, du 17 au 24 août. Quelle est la responsabilité du changement climatique dans ce bilan bouillant ? «Il apporte des températures toujours plus élevées et plus tardivement dans la saison», résume Christine Berne.

Concernant les précipitations, le bilan du mois à l’échelle de la France sera certainement déficitaire de 20 %, poursuit la climatologue. De la région méditerranéenne en remontant vers le Grand-Est, le déficit est particulièrement marqué. L’Hérault, la Drôme et l’Ardèche font exception car ils ont connu des cumuls de pluie très forts lors d’épisodes méditerranéens.

Début octobre sera lui aussi record

Côté chaleur, octobre promet de commencer dans la même veine que septembre. La température, déjà élevée, va encore grimper. Les prochains jours seront «exceptionnels» et Météo France attend des températures record dès ce week-end.

Les températures vont «atteindre leur paroxysme lundi», a expliqué Tristan Amm, prévisionniste à Météo-France. Un maximum de 35°C pourrait être enregistré dans le sud-ouest et le centre de la France, une météo digne des normales d’été.

Un nouveau record national pourrait même être atteint pour un mois d’octobre lors de ce pic. Pour l’heure, Ajaccio, en Corse, est sur la première marche du podium avec 35°C. Sur le continent, c’est Dax, dans les Landes, avec 34,5°C. De nombreuses villes devraient également battre leur propre record localement, comment Strasbourg, Colmar et Mulhouse, en Alsace. «Lundi pourrait aussi constituer la journée la plus chaude jamais enregistrée dans le pays en octobre. Le record précédent était le 3 octobre 1985 avec 21,16 °C» en moyenne sur l’Hexagone, précise Tristan Amm.

Une perturbation mardi devrait légèrement faire descendre les températures, mais la chaleur anormale se poursuivra jusqu’au week-end prochain. La météo pourrait ensuite être hors des clous jusqu’à la fin de l’année. Et Christine Berne de prévenir : «Nos prévisions saisonnières sur les 3 prochains mois indiquent un trimestre plus chaud que la normale».