Une déferlante de débris, de roches et de boue. Mercredi 4 octobre aux premières heures de l’aube, une lave torrentielle a réveillé la vallée habitée de Yumthang, aux confins du nord-est de l’Inde, dans un fracas tourbillonnant et meurtrier. La catastrophe a surgi des cimes de l’Himalaya, provoquée par le déversement spontané et incontrôlable du lac South Lhonak, perché à 5 200 mètres d’altitude. Selon le dernier bilan fourni par les autorités du pays ce samedi, au moins 56 personnes ont péri et plusieurs dizaines d’autres sont toujours portées disparues. Les principaux ponts et autoroutes ont été emportés. Des maisons et des bases militaires englouties dans les districts de Mangan, Gangtok, Pakyong et Namchi dans le Sikkim septentrional. Près de 8 000 habitants sans abri sont actuellement réfugiés dans des secours improvisés. Un drame qui illustre, une fois de plus, les effets effroyables du dérèglement climatique, et tout particulièrement des redoutables nouveaux phénomènes glaciaires.
Les données satellitaires de l’agence spatiale indienne (Isro) sont saisissantes : le jour de l’évènement, la superficie du South Lhonak est subitement descendue de 167 à 60 hectares. «Il semble que le lac se soit abaissé de 10 mètres sur ses 120 de profondeur, ce qui correspondrait à 1,6 million de mètres cubes d’eau, même s’il est encore trop difficile et trop tôt pour déterminer avec précision