Des terres désertiques dépourvues d’arbres et où seules quelques étendues d’herbe s’épanouissent. Dans le bassin méditerranéen, sous le poids du changement climatique, les beaux paysages fleuris et luxuriants se métamorphosent à toute vitesse. La hausse des températures et les canicules, plus nombreuses et plus féroces, assèchent irrémédiablement les sols et la flore. «Le sud de l’Europe devient de plus en plus aride et se transforme petit à petit en steppes. En Espagne, il y a déjà des zones désertiques où la végétation est sèche et les arbres ne poussent plus», détaille Joël Guiot, directeur de recherche au CNRS et coordinateur du réseau de chercheurs étudiant les effets du réchauffement climatique en Méditerranée, MedECC.
De fait, le pourtour méditerranéen, dominé par un climat subtropical, est l’une des régions du monde les plus exposées à des sécheresses accrues et l’une des plus vulnérables face au changement climatique. «Les températures y augmentent beaucoup, partout, et à un rythme très rapide», résume Yves Tramblay, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement à Montpellier et auteur, dans le sixième rapport du Giec, du chapitre sur la région méditerranéenne. Par rapport à l’époque préindustrielle, la zone s’est réchauffée d’1