Un nouvel exemple de l’adaptation au réchauffement climatique. L’année écoulée a été, de loin, la plus chaude jamais enregistrée sur Terre. La température moyenne durant l’ensemble de 2023 a été de 14,98 °C sur la planète, a révélé mardi 9 janvier le programme européen Copernicus. Un niveau tel que les «warming stripes» – ces «bandes de réchauffement» dont chaque rayure représente une année depuis 1850, et chaque couleur sa température – doivent s’adapter en conséquence. Et se draper de nouvelles teintes.

Il s’agit d’une nouvelle preuve de l’urgence climatique en cours : le rouge le plus foncé de l’échelle actuelle ne permet plus de refléter la nouvelle courbe des températures de l’année 2023, plus chaude de 1,48 °C qu’à l’ère préindustrielle.

Le créateur de cette représentation graphique et chromatique, le climatologue britannique Ed Hawkin, a récemment fait cette annonce accablante. «L’année 2023 se trouve au-delà de notre charte graphique, a-t-il expliqué, et une toute nouvelle couleur» doit être intégrée aux 16 existantes. «Mais nous n’avons pas encore finalisé cette nouvelle palette», détaille-t-il dans un communiqué publié par l’université britannique de Reading.

Les «bandes de réchauffement», variant du bleu pour les températures les plus basses au rouge vif pour les plus chaudes, vont alors prochainement intégrer un nouveau coloris rouge foncé. Car plus la couleur s’assombrit, plus l’écart avec la normale est important. Ce nouveau code couleur permettra de refléter l’écart de température record enregistré entre 2023 et les données enregistrées sur la planète sur la période 1971-2000.

«Cela devait arriver à un moment ou à un autre, compte tenu de l’augmentation continue des gaz à effet de serre au niveau mondial, et cela correspond à ce que les scientifiques prédisent depuis des dizaines d’années. Mais la marge de dépassement du record en 2023 demeure une surprise», regrette le scientifique, qui a créé cette représentation en 2018. Depuis, les bandes verticales ont fait le tour du monde, affichées tant par la jeune activiste pour le climat Greta Thunberg que par le pape François.

Ce dégradé de couleur très parlant, utilisé pour visualiser l’avancée du réchauffement climatique en un seul coup d’œil, est d’après lui nécessaire pour lancer des conversations sur le changement climatique. «2024 doit être l’année où nous transformerons ces conversations en actions plus rapides», plaide-t-il. Avec l’espoir d’éviter une rayure encore plus sombre encore à l’avenir.