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Libération
Triste record

Dans le monde, jamais un mois de janvier n’a été aussi chaud que celui de 2025

La planète continue à être en surchauffe, avec un mois écoulé qui a battu le record de l’année précédente, indique ce jeudi 6 février l’observatoire européen Copernicus. Cela se produit malgré le développement actuel du phénomène naturel La Niña dans le Pacifique, qui d’ordinaire refroidit temporairement les températures mondiales.
A Concepcion, au Chili, alors que le pays est touché par une vague de chaleur, le 12 janvier 2025. (Juan Gonzalez/REUTERS)
publié le 6 février 2025 à 4h00

Encore une année qui débute sur une note bouillante. Le mois de janvier 2025 a été le plus chaud jamais enregistré sur la planète, affirme ce jeudi 6 février le Service changement climatique (C3S) de l’observatoire européen Copernicus. Il détrône ainsi janvier 2024, détenteur du précédent record. Les trente premiers jours de l’année 2025 ont été en moyenne 0,8°C au-dessus de la norme saisonnière sur la période 1991-2020, un écart considérable. Le mois écoulé poursuit ainsi une tendance inquiétante.

Depuis 2023, les températures de la planète survolent toutes les courbes du passé et atteignent des sommets toujours plus hauts. «Janvier 2025 est un autre mois surprenant, poursuivant les températures record observées au cours des deux dernières années, malgré le développement des conditions La Niña dans le Pacifique tropical et leur effet de refroidissement temporaire sur les températures mondiales», explique Samantha Burgess, directrice adjointe du C3S.

Si les années 2023 et 2024 ont été marquées par le phénomène El Niño, qui a un effet réchauffant, les scientifiques s’attendaient à ce que la température redescende avec l’arrivée du phénomène inverse, La Niña. Cela n’est pas le cas pour le moment. Ses effets pourraient néanmoins arriver légèrement en différé. Le phénomène a émergé en décembre dernier et sera «court et de faible intensité», selon l’Organisation météorologique mondiale. Il devrait s’estomper au printemps, selon le dernier bulletin de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique. Copernicus remarque que les températures de surface de l’eau dans l’est du Pacifique équatorial sont «proches ou supérieures à la moyenne», ce qui «suggère un ralentissement ou un arrêt de l’évolution vers des conditions La Niña». Plus globalement dans les océans, l’eau de surface a continué à être anormalement chaude en janvier. Avec une température de 20,78°C, janvier 2025 se classe deuxième, dernière le record de janvier 2024.

L’Europe particulièrement concernée

Sur les continents, l’Europe a été particulièrement concernée par les anomalies de chaleur. «Les températures européennes ont été plus élevées que la moyenne 1991-2020 dans le sud et l’est de l’Europe, y compris dans l’ouest de la Russie. En revanche, elles étaient inférieures à la moyenne en Islande, au Royaume-Uni et en Irlande, dans le nord de la France et le nord de la Fennoscandie [région composée de la Finlande, de la péninsule Scandinave, de la Carélie et de la péninsule de Kola, ndlr]», note Copernicus.

Le thermomètre a aussi flambé au nord-est et au nord-ouest du Canada, en Alaska, en Sibérie, au sud de l’Amérique du Sud, en Afrique et dans une grande partie de l’Australie et de l’Antarctique. A l’inverse, les Etats-Unis, l’est de la Russie, la péninsule arabique et l’Asie du Sud-Est continentale ont enregistré des températures sous la normale.

Dans le monde des glaces, l’étendue de la banquise en Arctique a été particulièrement faible et a atteint un minimum en janvier, «pratiquement à égalité avec janvier 2018», qui détient le record bas. Mais une (seule) bonne nouvelle concerne l’Antarctique : la glace de mer a été «proche de la moyenne», après un fort déclin en 2023 et 2024, notamment sous l’effet du changement climatique.