En Europe, le mois de mars 2025 a été le plus chaud jamais enregistré depuis l’ère préindustrielle. Selon un rapport de l’observatoire européen Copernicus publié ce mardi 8 avril, les températures ont été majoritairement supérieures à la moyenne sur l’ensemble du Vieux Continent, les anomalies chaudes les plus importantes ayant été relevées en Europe de l’Est et dans le sud-ouest de la Russie. Seule la péninsule ibérique a connu un mercure plus froid que la moyenne. Mais le temps n’y a pas été clément pour autant : la majeure partie de l’Europe du Sud a connu des conditions très humides, notamment l’Espagne et le Portugal, qui ont été frappés par une série de tempêtes, causant de vastes inondations.
Plus au nord, la Norvège, certaines parties de l’Islande et le nord-ouest de la Russie ont également été plus humides que la moyenne. A l’inverse, le temps a été plus sec au Royaume-Uni et en Irlande, ainsi que sur une large bande d’Europe centrale s’étendant jusqu’à la mer Noire, la Grèce et la Turquie. «Ce mois a été marqué par des précipitations extrêmes et contrastées dans toute l’Europe, de nombreuses régions ayant connu le mois de mars le plus sec jamais enregistré, tandis que d’autres ont connu le mois de mars le plus humide jamais enregistré au cours des quarante-sept dernières années au moins», a commenté la directrice adjointe du service changement climatique de Copernicus, Samantha Burgess.
Bilan annuel
Ailleurs dans le monde, les températures ont été plus élevées que la moyenne sur de grandes parties de l’Arctique, en particulier au Canada, mais aussi aux Etats-Unis, au Mexique, dans certaines parties de l’Asie et en Australie. Résultat, mars 2025 a été le deuxième plus chaud au niveau mondial – juste derrière 2024 – avec une température moyenne de 14,06 °C, soit 1,6 °C au-dessus du niveau préindustriel pour un tel mois.
Ainsi, c’est la vingtième fois au cours des vingt-et-un derniers mois que la température mensuelle dépasse plus d’1,5°C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle, dépassant ainsi l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris pour garder un climat viable. Toutefois, cette limite à ne pas franchir n’est pas encore officiellement dépassée : pour cela, il faut que la température moyenne de l’année soit supérieure à + 1,5 °C deux années sur trois sur plusieurs décennies.
La banquise bat des records de faible étendue
Les mers aussi ont été en surchauffe en mars : la température moyenne des océans était de 20,96 °C, la deuxième valeur la plus élevée jamais enregistrée pour ce mois, après mars 2024.
Du côté de la banquise également, les données sont alarmantes. Ce mois-ci, la glace de mer de l’Arctique a atteint son étendue mensuelle la plus faible depuis quarante-sept ans d’enregistrement par satellite, soit 6 % de moins que la moyenne. C’est le quatrième mois consécutif que la banquise bat des records de faible étendue pour cette période de l’année. Et comme la glace de mer arctique atteint habituellement son apogée en mars, ce mois tout juste terminé marque donc la plus faible surface de glace hivernale jamais répertoriée. De l’autre côté du globe, la glace de mer de l’Antarctique fait à peine mieux et enregistre sa quatrième plus faible étendue mensuelle en mars, avec 24 % de moins que la moyenne.