L’effet yo-yo continue. Après quelques jours de chaleur étouffante, les températures élevées - de 28 °C à Lille jusqu’à 35 °C en Occitanie - vont chuter d’une dizaine de degrés d’ici la fin de la semaine, pour revenir à des normales de saison, entre 20 et 22 °C sur les côtes du nord de la France et entre 21 et 23 °C dans les terres. Cette chute spectaculaire est liée à la fois à l’arrivée d’une dépression orageuse mais aussi au «retour de la goutte froide», explique d’emblée Patrick Marlière, prévisionniste et directeur de Medias-Weather.

La goutte froide est un phénomène engendré par la présence d’une masse d’air froid qui se fixe au-dessus d’une zone géographique précise. Elle peut alors renforcer la puissance d’une dépression – responsable du temps agité – qui s’y trouverait déjà. Résultat, la sensation estivale s’estompera peu à peu, l’air froid gagnera le nord du pays par le Sud-Ouest et des orages pourraient s’avérer particulièrement violents ce week-end.

«Les températures des derniers jours étaient anormalement élevées, car nous étions protégés par un anticyclone, complète le météorologue. La dépression qui arrive va se centrer sur la France et va nous apporter une masse d’air plus fraîche» confirme Patrick Marlière, qui rappelle qu’un «jour de chaleur» est caractérisé par une température maximale supérieure à 25 °C à l’ombre (30 °C pour un «jour de forte chaleur»).

Si le week-end est attendu plus frais, il sera aussi orageux, prévoit Météo France. L’agence météorologique a placé 58 départements en vigilance jaune orage dès ce jeudi, du Massif central au Centre-Est du pays avec des chutes de grêle, ici et là, note le site Keraunos.

«Cela fait quelque temps qu’on assiste à des phénomènes orageux extrêmement violents dus au bouleversement climatique, explique Patrick Marlière. La température au niveau des mers et des océans et supérieure d’un ou deux degrés aux normales. Il y a donc plus d’humidité dans l’atmosphère. Or, une atmosphère polluée contient 7 à 10 % de vapeur d’eau en plus. Les pluies sont donc beaucoup plus importantes quand elles retombent et les nuages d’orages sont beaucoup plus puissants qu’avant».

Selon le spécialiste, malgré les nombreux épisodes de pluies et des températures clémentes, le mois de juin pourrait être le 29e mois consécutif au-dessus des normales de saison.