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Cri d'alerte

Législatives : sonnés par la montée du RN, les climatologues veulent être les «phares» de l’écologie

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Elections législatives 2024dossier
Les grandes voix de l’urgence climatique sont en plein blues post-électoral. De Jean Jouzel à Christophe Cassou, ces scientifiques mettent en garde contre les mesures envisagées par l’extrême droite, tout en se désolant de n’avoir pas su convaincre.
Des affiche de campagne de Marie Toussaint, tête de liste des Ecologiste aux européennes, lors d'un meeting à Toulouse le 6 juin. (Pat Batard/Hans Lucas)
publié le 14 juin 2024 à 17h44

Un vent mauvais souffle sur les vigies du climat. Bien qu’attendue, l’écrasante et amère victoire du Rassemblement national aux élections européennes dimanche 9 juin a secoué âprement les chercheurs spécialistes du réchauffement climatique. En prenant la décision, dans la foulée, de dissoudre l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron est venu asséner le coup de grâce, plongeant leurs espoirs, leur avenir et leur monde – comme l’ensemble des Français – dans l’inconnu. «La dissolution change la donne, on s’attendait au statu quo, sans réelle conséquence nationale. Désormais, le RN est au seuil du pouvoir, il a mis un pied dans la porte», déplore le climatologue Christophe Cassou, auteur du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), «sidéré», selon ses propres mots, par le déroulé des évènements.

Depuis l’annonce du chef de l’Etat, nombreux sont ceux qui décrivent une ambiance «bizarre» dans les laboratoires de recherche, où l’anxiété et l’incertitude ont pris le pas sur les questionnements scientifiques. «Beaucoup de collègues ne sont pas sereins. A Météo France, on est aux premières loges des changements clima