Ce sont trois informations, sorties à quelques heures d’intervalle mercredi et jeudi, dont le télescopage laisse K.O., tant il est hallucinant, terrifiant, désespérant. La première est passée relativement inaperçue, alors qu’elle devrait faire l’objet de toutes les attentions. Les concentrations de CO2 dans l’atmosphère, le principal gaz à effet de serre émis par les activités humaines et responsable du dérèglement climatique, continuent d’exploser. Et ce, toujours plus vite. En mars, elles ont bondi de 4,7 parties par million (ppm, l’unité de mesure utilisée) par rapport à mars 2023, soit la plus forte augmentation annuelle jamais enregistrée, selon les mesures effectuées à Hawaï par des scientifiques américains. Le 9 mai, le niveau de CO2 dans l’atmosphère atteignait 427,7 ppm. Du jamais vu depuis des millions d’années. Car durant les quelque 6 000 années de civilisation humaine ayant précédé la révolution industrielle du XIXe siècle, ce niveau s’était maintenu de façon constante autour de 280 ppm. Depuis, avec la consommation d’énergies fossiles, il n’a cessé de grimper, pour dépasser les 350 ppm en 1990, soit le niveau considéré comme étant «sûr» par les scientifiques et au-delà duquel l’humanité s’aventure en climat inconnu, à ses risques et périls.
«Nous continuons malheureusement à battre des records en termes de hausse de concentr